Age du bronze – cette période s’étend de 2700 à 900 av. J.-C, avec des variations très sensibles selon les aires géographiques, le Proche-Orient, l’Europe et l’Asie.
Cette bande dessinée s’intéresse spécifiquement au nord-ouest de l’Europe, et plus précisément au littoral de la Manche. La trame de cette histoire qui se présente comme un road movie relate le parcours initiatique d’un apprenti bronzier qui doit se perfectionner dans cet art essentiel.
La métallurgie du bronze associe le cuivre à l’étain, un produit qui se trouve dans les îles britanniques, le lieu de destination du jeune Silex, le personnage central de cette histoire.
Chaque planche est réalisée avec une précision documentaire qui s’appuie sur l’étude des sites archéologiques de la zone considérée. Cela commence avec le rituel de la crémation, que l’on retrouve du néolithique tardif jusqu’à l’âge du fer, en passant par l’âge de bronze dans la plupart des sites européens.
Se déplaçant de village en village, Silex accompagné du guerrier Trois-têtes permet aux lecteurs d’aborder tous les éléments de la vie quotidienne pendant cette période. Les pratiques agricoles, la nourriture, sont évoquées avec beaucoup de précision mais c’est évidemment la métallurgie qui retiendra l’attention. L’épée de bronze est ainsi réalisée en utilisant la technique de la coulée avec des lingots de bronze qui ont été produits au préalable. Le jeune apprenti rencontre sur la route une jeune fille qui les accompagne, archère redoutable lorsque se produisent de mauvaises rencontres.
Pour la traversée de la Manche le lecteur découvre le procédé de navigation de cette époque, une sorte de chaloupe qui permet de traverser ce bras de mer appelé dans le récit « le grand fleuve ».
Après bien des péripéties le groupe parvient à rencontrer le fondeur Roseau – brisé, sur les rives de l’actuel pays de Galles. L’extraction des filons de cuivre qui sera mélangé à l’étain, éventuellement du plomb et de l’arsenic, permet la production de ces lingots de bronze que l’on pourra ensuite marteler pour réaliser différents objets.
On découvre à la fin de la bande dessinée les différents sites archéologiques qui ont été fouillés, essentiellement en Normandie ainsi que le trajet précis de l’apprenti lors de cette histoire.
On peut apprécier dans cette bande dessinée la précision documentaire sur la période considérée, ainsi que la simplicité du dessin qui montre véritablement les techniques de l’époque. On aurait peut-être pu mettre un peu de romanesque dans l’histoire, et peut-être un peu plus d’aventure. Au passage lorsque le jeune Silex parvient au terme de son voyage, on le voit extraire du cuivre d’un filon par contre pour l’étain, on évoque simplement les marchands et on aurait aimé savoir d’où ce métal provenait. Il est possible que son extraction soit réalisée à l’extrémité ouest de la Grande-Bretagne, dans les Cornouailles. Les gisements sont connus des grecs et des Phéniciens qui acheminent le précieux métal jusqu’au bassin méditerranéen, même si la péninsule Ibérique, plus proche a pu en fournir également.