Depuis Chambéry, porte des Alpes qui a été le centre français des manifestations de l’Année Internationale de la Montagne organisée par l’O.N.U. en 2002, deux géographes de l’université de Savoie proposent ce petit atlas des montagnes.
Les auteurs ont choisi de croiser les représentations et les activités des hommes en montagne en France et dans le monde mettant en évidence la grande diversité des réalités à travers l’espace et le temps.
La forme même : un sujet – une double page invite à un texte concis illustré de quelques exemples, une source de documents, cartes pour le programme de 6ème : Habiter des espaces à fortes contraintes ou ponctuellement au lycée.

Xavier Bernier et Christophe Gauchon [du laboratoire EDYTEM->http://edytem.univ-savoie.fr/Le-laboratoire/] ont organisé leur propos en 6 parties thématiques et chaque double page fait le point sur une question.

Quelles connaissances des montagnes ?

D’une réflexion lexicale à la dénomination des sommets on approche la question de la mesure des altitudes. Les auteurs rappellent qu’il existe une face cachée, sous l manteau glacé ou neigeux et aborde rapidement le réchauffement climatique, que le fond des océans a lui-même une topographie.
La montagne, un univers qui a depuis longtemps attiré explorateurs et alpinistes entre recherche scientifique et collection de réalisations.

Les montagnes au cœur ou à l’écart des enjeux

Les montagnes sont-elles une barrière ou une route de transit? Deux exemples en cartes: le chemin des Incas, la Karakoram highway.
La recherche de franchissement qui a conduit au développement des tunnels pose la question de l’appropriation par les populations de ces infrastructures. La question de la montagne et la guerre est illustrée par deux zones de conflits actuels: Cachemire et Caucase et complétée d’une réflexion sur les positions défensives ou offensives (les hauts – les vallées) mais aussi la saison comme élément fondamental de la guerre en montagne.
Pour aborder le thème de la montagne refuge les auteurs ont choisi l’Asie du Sud-Est et l’île de La Réunion.

Quand les hommes habitent et travaillent en montagne

Cette partie est l’occasion d’aborder les densités de population, l’habitat montagnard, le cas des villes : La Paz et les contraintes de la pente.
Les enjeux économiques des zones de montagne sont évoqués en France et ailleurs: systèmes agraires, nomadisme, recul de la polyculture au profit de cultures spécialisées.
Aujourd’hui la montagne est aussi une terre d’innovation: laboratoires souterrains, télécommunication, construction ou comment satisfaire la demande touristique ( nouveau refuge du Goûter).

Aménager les environnements montagnards : la boite à paradoxes

Les montagnes furent le premier lieu de conservation de la nature (Carpathes, Afrique): la faune entre représentations et réalités (Bouquetin, loup).
En matière d’aménagement on ne peut ignorer les conditions climatiques : espace skiable, recherche du soleil, air plus pur pour observer le ciel.
En haute montagne l’autonomie des installations impose une recherche d’efficacité, en matière d’eau, d’énergie, de déchets, vue ici à travers l’exemple des refuges.
La question des usages concurrents de l’eau en haute vallée comme en aval et une réflexion sur les risques , spécifiques ou non, naturels ou industriels complètent ce chapitre ainsi que deux exemples sur les déplacements en hiver contraintes ou atouts: Asie centrale et Ladakh.

Se ressourcer et se divertir en montagne

Ce sont les différents usages de ces espaces d’altitude qui sont déclinés; espace touristique entre téléphériques et GR, espace à vocation sanitaire du préventorium aux stations thermales, le ski: une pratique mondialisée ( ski de fond, Tarentaise et Chine) mais aussi les nouvelles formes de glisse entre aménagements, réglementation et pratique nocturne. L’été et les activités de pleine nature permettent d’évoquer une pratique familiale comme événementielle.

Fantaisies montagnardes

Montagnes sacrées : des paysages et des rites (carte du pèlerinage autour du mont Kailash au Tibet).
Montagnes imaginaires, quelques fantaisies nées de l’imagination comme le Mt Iseran, les visions positives ou négatives dans la littérature ou la tradition et le bestiaire du dahu au yéti.
La montagne tient aussi une place importante dans l’art (la Ste Victoire) ou la publicité au point qu’elle a donné naissance à des projets étonnants: construire des montagnes (sites belges pour le ski ou architecture inspirée de la montagne).

En conclusion les auteurs justifient leurs choix cariés sans recherche d’exhaustivité.

Un ouvrage qui invite à approfondir grâce à la bibliographie ou au-delà telle ou telle thématique selon les envies du lecteur.

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