Le sujet est vaste, aussi bien par la longueur de la période étudiée (3 siècles) que par la diversité des lieux et situations. Le plan choisi permet cependant au lecteur de se situer facilement dans l’espace et le temps. L’introduction pose la problématique des sources dont disposent les historiens pour travailler sur cette période. Après avoir rappelé en deux chapitres le déroulement des conquêtes d’Alexandre et l’évolution générale du monde hellénistique, les chapitres suivants traitent d’espaces spécifiques : les Séleucides et leurs voisins, les Lagides, le monde égéen et le monde occidental d’où surgit Rome. Chacune des parties comprend de nombreuses cartes, tandis qu’un verbatim complète chaque double page. A la fin de l’ouvrage se trouvent des tableaux dynastiques qui sont fort utiles vu la complexité des situations.
Le monde hellénistique : origine et évolution
La mort d’Alexandre voit les diadoques se partager un empire qui correspond donc à ce monde hellénistique. La deuxième chapitre traite de l’évolution globale depuis les premiers partages jusqu’à la fin du monde hellénistique conquis par Rome ou les Parthes. On voit se constituer les trois éléments principaux que vont être les états séleucide, lagide et macédonien qui font l’objet des rois chapitres suivants.
Des royaumes en conflit permanent
Les Lagides sont ceux qui vont se maintenir au pouvoir le plus longtemps (jusqu’à Actium en-31). Centrée sur l’Egypte, leur domination ne cherche guère à progresser en direction de Carthage. Ils sont avant tout au contact des Séleucides à qui ils vont disputer la suprématie sur les rives orientales de la Méditerranée : de la Syrie aux côtes de l’Asie mineure. Une puissance terrestre et maritime qui s’appuie sur les nombreuses ressources de l’Egypte dont Alexandrie devient le symbole. L’Atlas présente les caractéristiques de cette cité ainsi que celles de l’organisation et de l’économie du royaume Néanmoins les querelles dynastiques comme les troubles internes facilitèrent la prise de contrôle par Rome.
En Macédoine, le territoire est plus restreint, la domination sur les cités grecques sans cesse remise en cause. Les voisins hellénistiques ou non (Epirotes, Romains..) menacent les frontières du royaume antigonide. Dans cet espace les confédérations se font et se défont au gré des conflits dans lesquels on recherche le soutien de puissants voisins qui finissent par devenir envahissants.
Un monde occidental négligé mais redoutable
Les royaumes hellénistiques n’ont pas tourné leurs ambitions vers l’Occident. Les cités grecques d’Italie du sud et de Sicile n’ont pas été concernées par les conquêtes macédoniennes. Ce qui n’a pas été le cas de l’état épirote de Pyrrhos qui s’inscrit dans une démarche royale plus proche du modèle hellénistique que de celui des cités voisines et qui n’hésite pas à intervenir en Sicile. Les cités sont cependant au cœur de la rivalité entre Carthage et Rome. Les guerres puniques voient cette dernière établir sa domination sur le bassin occidental de la Méditerranée. Rome est amenée à jouer le rôle d’arbitre dans les querelles qui minent le monde grec et en profite pour s’en emparer, le provincialisant peu à peu.Au final cet atlas permet d’avoir une cartographie de qualité qui constitue un complément indispensable à la bibliothèque de tout lecteur s’intéressant au monde hellénistique. Tandis que les textes constituent une, dense, mais bonne première approche de l’histoire de cet espace peu connu.
Compte-rendu de François Trébosc, professeur d’histoire géographie au lycée Jean Vigo, Millau