L’éducation au développement durable occupe depuis plusieurs années une place de choix dans les programmes de géographie des collèges et des lycées, tout comme dans le programme de sciences de la vie et de la terre.

Les éditeurs de supports pédagogiques se sont forcément intéressés à cette question, d’autant plus que les enseignants d’histoire et de géographie ne se sont pas forcément formés à ces sujets lors de leur formation initiale. La question du développement durable est devenue une priorité planétaire et l’enseignement doit apporter, sinon des réponses à des questions très complexes, au moins des méthodes d’appréciation.
Le CD ROM qui est ici présenté fait partie d’un ensemble de six, couvrant différents thèmes. Les ressources et le développement durable, les sociétés face aux risques, la santé, les villes durables et les mobilités.
Pour celui consacré à la biodiversité, les contenus sont présentés par niveaux , avec deux entrées, collège et lycée.
Le CD ROM consacré à la biodiversité présente des contenus qui sont à la lisière entre les programmes de sciences de la vie et de la terre et de géographie. Cependant, et c’est logique sur ce thème, la part des sciences de la vie et de la terre est toute de même plus importante, aussi bien pour le collège que pour le lycée.

Du point de vue technique, l’interface peut apparaître comme assez discutable. Impossible de revenir en arrière une fois que l’on a choisi entre le collège et le lycée.
De la même façon, et le CD a été testé sur deux écrans différents, il n’existe pas sur l’interface de possibilité de réduire l’écran du CD ROM pour ouvrir un traitement de texte permettant de prendre des notes à la volée. Le principe qui a présidé à l’élaboration du CD ROM est simple. Une fois dedans, on n’en sort pas…

Tous les exercices interactif du CD ROM sont bâtis, quels que soient les niveaux, sur le même modèle.
Des documents, en général un texte, une carte et une photo, doivent être lus et observés et des exercices à cocher permettent de valider les savoirs. Dans des cas précis, on attend des réponses plus rédigées, comme dans l’exercice sur les activités de pêche dans le lac Victoria. Contrairement aux systèmes de cases à cocher, dès lors que la réponse est rédigée, la correction apporte des précisions mais celles-ci n’agissent pas sur la poursuite de l’activité.
Les exercices proposés sont intéressants, tout particulièrement celui sur le lac Victoria et l’invasion de la perche du Nil. Les sources sont assez variées. On retrouve y retrouve par exemple des travaux de géoconfluences. (Il est vrai que Sylviane Tabarly est un des auteurs de cette production.)

Le choix de l’interdisciplinarité devrait permettre une approche renouvelée de la biodiversité. Toutefois, la majorité des exercices et les thèmes des études de cas sont largement en faveur des sciences de la vie et de la terre. Les études de cas choisies pour illustrer la problématique de ce programme permettent de s’interroger sur l’impact de l’activité humaine sur son environnement. A ce propos, on peut trouver que cette dimension humaine soit un peu limitée. Cela est vrai pour l’étude sur la perche du Nil dans le lac Victoria. L’exercice qui consiste à faire étirer des histogrammes de production à la souris ne présente pas par exemple un intérêt évident. On aurait pu aussi attendre un petit point sur la situation de troubles intérieurs dans la région des grands lacs.
De la même façon, pour l’étude de cas sur la déforestation de l’Amazonie, il manque certaines données, notamment pour les chercheurs d’or et leurs actions contre les populations indiennes.
L’idée est d’amener les élèves par le biais des études de cas, des exemples et des savoirs à identifier les enjeux et les paradoxes de la préservation de la biodiversité, à manier les échelles, à utiliser de nouveaux documents et de nouveaux outils. Pour les nouveaux outils en dehors des vues satellites interactives qui permettent de mesurer ou à tout le moins de prendre conscience des conséquences des actions humaines sur l’environnement, la présentation est bien classique. Les documents sont cliquables, s’affichent dans une fenêtre mais ne permettent pas de revenir dessus notamment pour remplir les cadres avec les étiquettes déplaçables.
On aurait également apprécié des exercices de croquis à réaliser, en fournissant des fonds de cartes imprimables, ce qui aurait permis une initiation au croquis de géographie dans le courant de la séquence. Pour terminer par une note positive, on peut enfin constater que les données sont récentes et diverses. L‘onglet savoirs permet d’accéder à des liens cliquables de sites de références qui sont, pour ceux qui ont été essayés, actifs.

Bruno Modica © Clionautes