En 1967, au fait de sa gloire, Jacques Brel décide de quitter la scène. Personne ne sait où il se trouve. Le volume 2 des éditions Glénat, écrit par Salva Rubio et dessiné par Sagar, narre les péripéties de sa célébrité qui le pousse à s’écarter de la foule.

Je hais de toutes mes forces, le confort et la sécurité.

L’album démarre par un flash-back où le chanteur décrit sa vie tumultueuse lors de ses tournées en France puis à l’étranger. Sa célébrité lui permet de s’offrir les plus grandes salles aux États-Unis, en Asie et au Moyen-Orient. Le succès le rend irascible et exigeant Il lui faut toujours plus. Sa vie publique trépidante le pousse à « mouiller sa chemise tous les soirs ». Il aime le spectacle, les gens et la fête après ses concerts, jusqu’au bout de la nuit, jusqu’au bout de lui-même. Ses frasques nocturnes, peuplées de femmes complexifie sa vie privée. Miche, son épouse se lasse de ses absences.

Mes chansons sont des cadeaux pour tous les gens.  Il faut qu’ils puissent les saisir;

Pour assurer un tel succès et parvenir jusqu’à l’Olympia, Jacques Brel s’entoure des meilleurs : son ami et fidèle secrétaire, Georges Pasquier dit Jojo, le producteur Eddie Barclay. L’interprète quitte Philips qui l’assigne en Justice mais Barclay trouve un compromis. Ce sera Brel contre Johnny Hallyday. Charley Marouani devient son impresario et le célèbre accordéoniste Jean Corti rejoint son équipe.

 

Une valse épuisante

La rencontre du chanteur avec l’attaché de presse, Sylvie Rivet, galvanise sa créativité. Jacques Brel devient un artiste très prisé, enchaînant les concerts dans le monde entier et les distinctions pleuvent. Ce tour du monde devient un tour de force. Tandis que ses chansons lui apportent une incroyable notoriété (La Fanette, Madeleine, Les Biches et tant d’autres…) sa conception des fins de concert, de bars en bars et de filles en filles génère des problèmes de santé et des complications dans sa vie personnelle, entre sa femme qui ne divorcera jamais et sa maîtresse Sylvie, qui refuse un de ses cadeaux (un manteau d’astracan).

Quand Brel prend une décision, c’est sans appel

Au fait de sa gloire, Jacques Brel décide d’arrêter la scène alors qu’il était engagé dans plusieurs salles. Il a consenti un concert d’adieu avec un rappel, ce qui est inédit.

« Je me suis rendu rendu compte que je devenais un vendeur de marchandises labellisée « Brel » et j’ai décidé de mettre le holà. »

Pourquoi raconter une énième fois la vie de l’artiste si souvent relatée. La Fondation Jacques Brel à Bruxelles s’est assurée des meilleurs techniciens pour redonner vie aux témoignages uniques de Brel en scène. La mise en dessin de Sagar est particulièrement efficace pour révéler l’exceptionnel artiste sur scène qui donne tant à son public, qui comprend les gens comme l’évoque la dernière chanson de l’album, Les Vieux et la pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui nous attend tous…