Jean-Claude Lalumière est un romancier reconnu. Son premier ouvrage, Le Front russe, paru en 2010 chez La Dilettante a été accueilli avec un grand enthousiasme par la presse nationale qui a vu en lui un héritier d’Antoine Blondin. Cabane en péril ! est son premier roman jeunesse. Il avoue sur son blog (https://www.jclalumiere.fr/) s’être inspiré d’un souvenir d’enfance, celui de la construction de la rocade bordelaise. Décidée par Jacques Chaban-Delmas en 1958 pour préserver le centre-ville, elle fut construite par tronçons en 27 ans, entre 1967 et 1993. Elle est constituée en grande partie de l’autoroute A630. La construction de cette rocade a causé la disparition d’un certain nombre de terrains vagues ou de bois, terrains de jeu de l’enfance de l’auteur.

Bernie, le jeune héros de 10 ans, et ses amis Félix, Pierre, Simon et Hugo ont l’habitude de jouer dans un petit bois près du village dans lequel ils ont érigé une cabane. Seulement voilà, une armada de bulldozers arrive pour venir construire une autoroute. Cette dernière va traverser le petit bois et réduire à néant la cabane des enfants. Il faut absolument éviter la catastrophe ! La bande de copains décide de faire du petit bois une Zone à Défendre et une cause écologique. Ils vont fréquenter une bande de jeunes zadistes et en découvrir quelques actions engagées qui les conduiront à vandaliser les bulldozers.

Ramenés à la raison, ils se joindront au projet de Bernie qui souhaite monter une pièce de théâtre ayant pour but de sensibiliser l’opinion publique à la cause du petit bois et à en envisager sa protection et son sauvetage. Après de multiples péripéties, la bande de copains obtiendra gain de cause : le petit bois et la cabane seront sauvegardés. Cependant, le tracé de l’autoroute qui aura été, grâce à eux, dévié va rendre l’accès au petit bois et à leur cabane impossible ! C’est dur l’activisme écologique !

L’écriture de Jean-Claude Lalumière s’est mise au niveau d’enfants de 9-10 ans. Le ton est plaisant et le sujet traité avec beaucoup d’humour et de nostalgie. Piochant à la fois dans ses propres souvenirs d’enfance mais également dans l’actualité, l’auteur a su donner à son texte un réalisme et un attrait qui permet de voir dans l’enfance un potentiel pour agir sur nos vies futures. Il s’agit à coup sûr d’un « roman-géographique » (Brosseau, 1993) qui donne à l’enfant un rôle d’acteur spatial, d’écocitoyen local.