Un rappel des chiffres de cette population jeune et des éléments de comparaison avec les autres régions du monde en développement ouvre la réflexion sans oublié les différences internes au continent. Les auteurs montrent l’impact du poids démographique : pourcentage de population dépendante, faibles densités et santé précaire, notamment VHS-Sida comme frein au développement économique. Les politiques en matière de population sont présentées dans leurs évolutions depuis les années 70 avec un point focal sur les grossesses non désirées.
Le second chapitre se propose d’analyser les relations entre population et développement sur le continent africain. La question du classement et des indicateurs pour différencier les situations nationales débouche sur une réflexion intéressante à mettre en regard avec l’IDH. Il en ressort les situations particulières du Maghreb et de l’Afrique australe.
Le lien entre les changements démographiques et le processus de développement n’est ni immédiat, ni direct ni même univoque. Un constat semble s’imposer : la baisse de la fécondité et de la mortalité en modifiant la structure par ages a un effet sur la croissance économique et les progrès sociaux. Des interactions fortes existent entre politique démographique, santé, éducation et parité hommes-femmes. Les auteurs proposent un intéressante mise en relation entre l’ISF Indice Synthétique de Fécondité) et l’IDH.
Des incertitudes peuvent obérer les politiques démographiques : la baisse de la mortalité stagne du fait du VIH-Sida mais aussi des crises économiques récentes, l’instabilité politique, le recul des mesures de planification familiale. La population africaine continuera de croître à un rythme difficile à apprécier. Les politiques libérales en matière économique prônées par les institutions internationales ont eu de moins bons résultats que les quelques exemples de bonne gouvernance, l’infléchissement des recommandations de la Banque mondiale semble avoir des effets positifs. Les objectifs de réduction de la pauvreté et d’une meilleure équité n’ont pas encore de réelle portée. Enfin le morcellement de l’Afrique malgré des essais d’intégration régionale semble un frein à la réussite des politiques en matière de population.
Le constat en ce début de décennies est positifs pour quelques pays dont le taux de croissance dépasse les 5% , trois trajectoires sont possibles en terme d’interrelations entre les changements démographiques et le développement :
- Maîtrise de la croissance démographique comme élément premier d’un cercle vertueux pour un développement endogène avec des investissements dans le secteur agricole
- Insertion croissante des économies africaines dans l’économie monde avec des progrès en matière de productivité et de compétitivité. Les progrès en matière scolarisation et d’urbanisation et de salariat entraîne une baisse de la fécondité et de la croissance démographique
- Développement de « trappes à pauvreté : absence d’amélioration d’efficacité des systèmes de santé et d’éducation, maintien d’une forte croissance démographique, migration vers les villes et développement du secteur informel. Cette situation associe alors paupérisation rurale et précarité urbaine elle peut se combiner avec une exploitation de la rente (pétrolière, minière …) ou un repli identitaire et nationaliste.
En conclusion, les auteurs montrent que dans de nombreux pays africains la jeunesse est encore plus une charge qu’une ressource. Face à la diversité des situations ils prônent l’intégration régionale autour de quelques pays potentiellement pilotes.
Pour aller plus loin une dizaine de page de références bibliographiques et en annexes 6 tableaux statistiques.