L’auteur a choisi de prendre une optique différente des principaux ouvrages concernant les enjeux internationaux en développant une approche thématique dans son dictionnaire. En effet, cinq parties permettent de faire un rapide tour d’horizon des enjeux internationaux.
La première, « Fronts et Frontières » permet de prendre très largement en considération ces notions centrales par une approche régionale pertinente. Le Moyen-Orient est particulièrement bien appréhendé. Les différents acteurs sont parfaitement identifiés des Frères Musulmans au Hezbollah. De la même manière, le dictionnaire peut permettre de mieux comprendre les enjeux autour de la crise au Darfour au Soudan. Enfin, cette partie fait état des différentes lignes qui divisent le monde (p.48-49) de la « ligne bleue » à la « ligne verte ».
La seconde partie, « Sécurité et défense », offre une mise au point très instructives sur les accords, traités importants pour comprendre le monde contemporain. Tous les termes journalistiques ou utilisés par les militaires sont parfaitement définis de la signification de « guerre préemptive » à celle de « seuil nucléaire ». Le terrorisme est au cœur des préoccupations de l’auteur mais il est quand même regrettable que les attentats de Madrid et ceux de Londres de même que la politique de défense et de sécurité européenne ne soient même pas mentionnés. Néanmoins, les définitions de la stratégie américaine éclairent réellement l’état de l’Hyperpuissance américaine.
« Idées et idéologies » permet de définir les principes et les concepts qui régissent le droit international. Bruno Tertrais s’appuie sur de nombreuses conceptions développées par les américains. Les notions historiques comme celle de « Guerre Froide » ou « Fin de l’Histoire » de Fukuyama mais aussi les théories de la gouvernance globale sont bien exposées. La partie la plus stimulante n’en reste pas moins celle concernant les questions religieuses et les spiritualités qui permettent de se figurer les principales idéologies religieuses qui sont au cœur des problématiques internationales actuelles.
« Economies et Sociétés » est la partie sans doute la plus aboutie, la plus en liaison avec l’actualité. Les principaux indices sont définis (p.172-173) malgré l’oubli remarqué de l’IPH ou de l’indice MacDo. De nombreuses définitions utiles et pourtant peu usités comme le pic de Hubbert sont autant d’occasions pour s’approprier un vocabulaire qui pourra s’avérer utile dans le cadre de la préparation d’un cours ou d’une présentation.
L’ouvrage se termine par la mise en perspective des « Organisations internationales ». Plusieurs entrées sont proposées pour mieux comprendre la complexité de ces organisations. L’Union Européenne est présentée à l’aune du traité de Nice mais sans rappel à ceux de Maastricht et d’Amsterdam. Cette partie est très complète avec un rappel des principaux sites des organisations présentées.
Dans un monde aux multiples changements à toutes les échelles, ce dictionnaire permettra aux étudiants en LMD d’avoir un recourt utile et rapide à leurs interrogations, mais aussi et surtout les élèves en CPGE et Sciences Politiques y trouveront un bréviaire des relations internationales. Les définitions bien que courtes sont pertinentes et suffisantes pour le format choisi. Malgré le manque d’une véritable bibliographie et, surtout, d’une sitographie, cet ouvrage, simple et concret, trouvera naturellement sa place dans les CDI du secondaire.
On ne saurait aussi trop le recommander aux candidats aux concours de l’Education Nationale comme synthèse efficace pour mieux appréhender les enjeux actuels.
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