Après le très réussi L’ours le renard, rédigé avec Jean Lopez, Michel Goya retrouve avec L’embrasement une question pour laquelle son intérêt est déjà ancien.

Les armées du chaos, paru en 2009, ou encore, avec Marc-Antoine Brillant, Israël contre les Hezbollah. Chronique d’une défaite annoncée, 12 juillet–14 août 2006, paru en 2013, ont démontré la fine connaissance de l’historien sur le Proche-Orient.

Ce nouvel essai aborde la question de l’histoire immédiate, analysant les faits depuis le 7 octobre 2023 et l’attaque du Hamas contre Israël, mais permet aussi une mise en perspective plus longue. En un peu plus de 200 pages Michel Goya nous offre un tour d’horizon documenté qui permet aux lecteurs de disposer d’une excellente base de réflexion pour comprendre les enjeux actuels de ce conflit.

D’emblée il convient de préciser que le propos porte bien essentiellement sur la chose militaire. Le sous-titre comprendre les enjeux de la guerre Israël–Hamas aurait pu être plus clair en précisant les enjeux militaires, même si la dimension politique n’est pas absente de cet essai.

La bibliographie indicative est solide et fait la part belle aux analyses anglo-saxonnes, sans omettre de mettre en avant des études françaises majeures, à l’image des travaux de Joseph Henrotin, Jean-Claude Lescure ou encore le spécialiste de la question, Pierre Razoux.

Les 3 cartes proposées en début d’ouvrage sont efficaces et la dernière rend compte de la situation constatée à Gaza au 1er janvier 2024. Bien entendu depuis les faits ont évolué mais de sont les limites d’une parution pour le début de l’année. Les notes, nombreuses, permettent aisément à qui le désire approfondir la lecture d’articles et d’autres ouvrages sur la question de la guerre entre Palestine et Terre d’Israël.

Le propos est structuré en 10 chapitres, avec une courte introduction et le 11e chapitre en forme de bilan conclusif.

Le livre est divisé globalement en 2 périodes. Les 7 premiers chapitres explorant les mécanismes politiques et militaires des relations conflictuelles entre Israël et ses voisins avant le 7 octobre 2023 appartiennent davantage au travail historique classique. La mise en perspective est d’ailleurs essentielle pour comprendre ce qui se joue depuis les attaques monstrueuses du Hamas. La seconde partie couvrant les chapitres 8/9/10 proposent un commentaire d’histoire immédiate, technique et fort bien documenté. Voici la structure que j’ai choisie de suivre rendre compte de cette lecture.

 

L’embrasement – 1948 – 7 octobre 2023 : une guerre qui n’a jamais vraiment cessé autour d’Israël

 

En revenant aussi loin en arrière Michel Goya permet de comprendre toute une série de mécanismes qui sont devenus comme autant de réflexes pour l’État israélien face aux menaces qui l’entourent. Cette « anti-nation » c’est ainsi forgé dans un cycle de violence l’opposant à ses voisins arabes. La géographie du pays a conditionné de nombreux tâtonnements pour faire face aux menaces. Israël ne disposent pas de profondeur stratégique et est extrêmement vulnérable à une invasion rapide et brutale. Toute la sécurité d’Israël repose donc sur sa capacité à se barricader, derrière une sorte de ligne Maginot plus ou moins renouvelée, ou  d’être capable de porter le fer et le feu de façon brutale chez l’ennemi. Il s’agit de le dissuader, faute de le détruire, d’intervenir militairement contre Israël. La clé donc celle du renseignement ; toute erreur peut être fatale à Israël.

 

Garder frontières, gérer la naissance de l’OLP

Après la victoire de 1949 les incursions violentes le long des frontières du nouvel État constituent la principale menace. Il ne s’agit plus de craindre dans l’immédiat la destruction d’Israël, mais bien de faire face aux violences apportées chez les colons qui s’étaient installés le long de la frontière. Se développe ainsi un cycle extrêmement violent où chaque attaque enclenche un raid de représailles menées par une armée encore en construction, maladroite et brutale.

Après la guerre de 1956, au cours de laquelle, entre le 29 octobre et 5 novembre, Israël coordonne ses efforts avec la France et le Royaume-Uni, c’est la création de l’OLP, en mai 1964, qui constitue le nouveau défi. Les États arabes par deux fois, en 1967 puis en 1973, offrent l’occasion de mener deux guerres courtes mais violentes. L’État hébreu en sort renforcé, Tsahal auréolé de gloire. Pour les Arabes l’aide soviétique n’a pas suffit, et pour Israël, l’aide américaine fut décisive lors de la guerre du Kippour. Face à l’échec de la destruction d’Israël par ses alliés arabes, l’OLP bascule dans une lutte irrégulière systématique, usant quand il le faut du terrorisme.

 

Faire face à la violence par la violence directe et indirecte

L’approche israélienne est double. D’un côté un quadrillage administratif pour imposer aux Palestiniens un contrôle total, visant clairement à les étouffer dans leur vie quotidienne (violence indirecte), mais aussi à écraser par la force toute action violente. Tandis que l’OLP utilise un modèle de guérilla léniniste-maoïste, le général Sharon, par exemple en 1971, fait éliminer entre 700 et 800 combattants lors d’une opération qui pose les bases d’un modèle clair. Un quadrillage systématique sous responsabilité d’unités d’infanterie, dans un carreau de 1,5 à 3 km de côté, qui est systématiquement contrôlé, fouillé. Le terrain urbain est modelé à la convenance des forces ; s’il le faut les habitations sont détruites en masse. La fouille permet de trouver des tunnels et tout est fait pour infiltrer la population et les réseaux de l’OLP. On retrouve cette approche de nos jours, avec un niveau de violence beaucoup plus grand.

Cette lutte prend un autre tournant lorsque l’OLP, à l’image de la prise d’otages de Munich en 1972 lors des JO, augmente son niveau d’attaque terroriste. Si l’on en croit les sources citées par le ministère des affaires étrangères israélien, entre 1969 et 1985, l’OLP aurait commis près de 8000 attaques terroristes et provoquer la mort de près de 650 israéliens. Le Liban représentant la base arrière identifiée de l’organisation de Yasser Arafat, des raids sont organisés dans le Sud Liban à partir de 1978. Même si le conseil de sécurité des Nations-Unies adopte la résolution 425 pour exiger le retrait immédiat Israël, ce type d’opération est renouvelé, et notamment en 1982 lors de l’opération « Paix en Galilée ». Cette invasion du Sud Liban est un tournant. Si l’OLP y est démantelé, elle a permis la naissance de nouveaux mouvements, et notamment le mouvement chiite Hezbollah, soutenu par la Syrie et l’Iran ou encore le djihad islamique libanais.

 

Intifada, Orages d’été, tondre le gazon

Comme l’explore fort justement L’embrasement, la réponse palestinienne offre un nouveau défi pour Israël. L’Intifada qui se développe à la fin des années 80 est marquée du sceau de la croissance des mouvements religieux et notamment du mouvement de la résistance islamique, le Hamas. Ce dernier est né grâce au Cheikh Ahmed Yassine et aux Frères musulmans du cercle islamique. Ils ont organisé, de façon méthodique, l’islamisation de Gaza. Dans un premier temps les Israéliens ne s’en sont pas inquiétés, avant de découvrir le développement de caches d’armes dans les mosquées. Le Hamas, dans sa charte de 1988, publié un an après sa fondation le 14 septembre 1987, défini une bataille contre les juifs visant à remplacer Israël par une Palestine strictement musulmane vivant sous la charia. Nous sommes ici très loin du mouvement de résistance idéalisé dans certains cercles politiques actuels.

Ce qui a débuté comme campagne de désobéissance civile, de grèves, bascule finalement dans cycle de violence. Les attaques, nombreuses, à coups de pierre, constituent un vrai défi pour Tsahal. Gérer des émeutes avec des soldats, des jeunes recrues qui n’ont pas été formées, confine assez vite au bricolage. Les débordements, les bavures, l’emploi de la torture, sont reconnus et combattus. Cependant l’Intifada se militarise et l’utilisation d’armes à feu devient plus systématique. Ce vaste mouvement de violence qui s’achève en 1993 avec des accords d’Oslo a permis aux Palestiniens d’obtenir bien plus de choses que le terrorisme qui s’était développé tout au long des années 1970 et au début des années 80 comme le note fort judicieusement Michel Goya. Cette Intifada consacre en réalité une fracture centrale au sein du mouvement palestinien, entre islamistes et nationalistes.

Les extrémistes de tous bords, tant du côté des ultras orthodoxes juifs que du côté des islamistes, ne permettent pas véritablement une concrétisation pacifique des accords d’Oslo. Aux attaques du djihad islamique et du Hamas, aux tirs de roquettes qui se développent depuis le nord Liban par l’entremise du Hezbollah, répondent de grandes opérations militaires, tels « Raisins de la colère », en avril 1996. L’affaire débouche sur un massacre de réfugiés à Cana, dans un camp alors sous protection de l’ONU.

Aux attaques terroristes, le pouvoir politique répond donc par des mesures toutes aussi brutales. Il en est ainsi par exemple de l’opération « Rempart » du 29 mars au 3 mai 2002, qui combine opération de bouclage, utilisation de comment tactiques lourds (chars infanterie blindées génie), se déplaçant le long des axes, fouillant les blocs, traversant les murs, l’imbrication entre les combattants terroristes et des populations civiles impliquent des dommages collatéraux.

Face à la seconde Intifada qui se développe au début des années 2000, naît en Israël l’idée d’une protection possible autour d’un long mur, tout le long de la ligne verte, la frontière entre Israël et les territoires occupés. Il ne s’agit pas véritablement d’une ligne Maginot infranchissable, mais plutôt une possibilité de contrôler cet espace. La construction de la barrière débute en août 2003 et s’achève fin 2008, avec l’illusion d’une forme de sécurité efficace. La surprise du 7 octobre 2023 en portera encore les marques.

D’un point de vue militaire s’est développé l’idée en Israël, alimentée par le prestige de certaines unités comme les armées aériennes, qu’il serait possible d’écraser les adversaires potentiels, y compris les terroristes, par des campagnes aériennes. Israël dispose d’une force considérable, il est possible, et même nécessaire au regard des coûts d’équipement de l’utiliser pour écraser les menaces.

Tandis que la scission se fait de plus en plus claire entre le Fatah et le Hamas pour le leadership de l’autorité palestinienne, Israël se lance dans une série d’opérations de pression. Campagnes de frappes d’artillerie, de frappes aériennes, visent les infrastructures adverses, il s’agit du Hamas ou du Fatah. Les cibles sont touchées avec précision mais il y a clairement des pertes civiles importantes. « Pluies d’été » offre ainsi ce genre de modèle d’opérations de pression en 2006. La violence est totalement disproportionnée et c’est volontaire. Il y a 3 objectifs : dissuader l’adversaire de recommencer des attaques, susciter un potentiel soulèvement de la population contre les groupes armés, et de façon plus globale décourager la population palestinienne de poursuivre le combat. L’embrasement permet au lecteur de comprendre ces enjeux majeurs dans un style tout à fait accessible.

 

2006, un tournant majeur

La seconde guerre au Liban entre Hezbollah en 2006 marque une rupture fondamentale pour Israël et ses forces militaires. Pour la première fois l’armée israélienne est engagée dans un combat contre un Hezbollah particulièrement bien informé et équipé. C’est un échec global, qui surprend au plus haut niveau. Très clairement, comme le démontre le rapport de commission WinogradRésumé du rapport ici, établit immédiatement après la guerre, l’armée n’était pas prête et la gestion de la guerre a posé problème. Michel Goya souligne également l’absence de mémoire dans une armée dont le roulement des effectifs est grand, ce qui s’explique par le turnover imposé par la conscription.

Tandis que le Hamas prend le pas à Gaza, formant un proto-État instable aux portes d’Israël, ce dernier semble se résoudre au principe simpliste du bombardement pour convaincre, bien que dans les faits, comme le rappelle fort justement Michel Goya, les travaux de Robert Pape dans Bombing to win, n’aient jamais montré une réelle d’efficacité de cette approche. Aux attaques terroristes répondent donc des opérations du type « Pluie d’été », qui ne cherchent pas à détruire le Hamas mais plus simplement à le punir et le dissuader de recommencer. C’est l’approche de la « tonte de gazon ».

Dans cette non-bataille Tsahal parvient à frapper des coups extrêmement durs. Par exemple « Plomb durci » en décembre 2008 voit un raid aérien massif frapper des centaines de cibles en 200 secondes. Des hélicoptères de combat à AH–64 Apache fournis par les États-Unis poursuivent le travail, tandis que les forces au sol, couvertes par des blindés dédiés à la tâche, et notamment des engins très lourds développés à partir de chars de bataille, ouvrent des corridors. Le Hamas face à ses colonnes de fer ne peut pas grand-chose et les combats sont complètement disproportionnés. Mais il apprend. La population est prise pour cible et se développe une véritable guerre de l’information dans lequel il s’agit de contrôler les esprits. Lorsque « Plomb durci » se termine au mois de janvier 2009, le bilan humain pour Gaza est catastrophique.

 

Le long glissement vers l’abîme, vers l’embrasement

Vont ainsi se succéder des années qui semblent plus ressembler au mythe de Sisyphe pour les Israéliens. Comme le rappelle Michel Goya, en 2012, le documentaire franco-israélien The gatekeepers réalisé par Dror Moreh, donnait la parole à d’anciens directeurs du Shin Bet, de 1981 à 2011. Ils sont unanimes quant au caractère contre-productif de la politique qui leur était demandée d’appliquer. Élimination systématique de cibles, interventions violentes tel « Plomb durci », rien ne mettait fin au cycle de violence. On fabriquait toujours plus de ressentiment. Pire même, à la façon du Hezbollah qui s’était professionnalisé au début des années 2000, les forces du Hamas étaient passées au statut de petite armée.

Ce proto-État parvient à partir de 2012 disposés de plus de 15 000 obus de mortier, de roquettes, capables de frapper dans un rayon de 40 voir 75 km. Il n’y a pas de précision, mais être capable d’atteindre Tel-Aviv constitue une nuisance majeure pour l’État hébreu. En novembre 2012 « Pilier de défense », puis au mois de juillet août 2014 « Bordure protectrice » reprennent des approches de « Plomb durci ». Les opérations utilisent massivement l’arme aérienne, le Hamas s’adapte en utilisant la population comme bouclier humain. Dans cette perspective la volonté de limiter les pertes est bien difficile à obtenir. L’idée centrale reste donc de frapper massivement dès les premières heures ; la campagne de 2014 manque cependant son but car les membres du Hamas ont appris et se sont réfugiés dans des abris souterrains.

Le Hamas se professionnalise à la manière du Hezbollah et ses 10 000 combattants permanents sont très bien équipés pour affronter dans les rues, dans les tunnels, les forces israéliennes. Leur objectif est d’infliger des pertes humaines, de détruire des véhicules symboliques, sans forcément tenir le terrain. Ce sont des attaques ponctuelles avec une grande puissance de feu et les tunnels offensifs sont particulièrement redoutables pour Tsahal. Les combats sont denses, les pertes importantes, pour les deux camps. Au moment de se rapprocher d’une paix précaire, il apparaît clair pour le gouvernement Nétanyahou qu’il sera très difficile d’envisager une invasion de Gaza, sans en payer un lourd tribut humain. Il est notable de constater que l’opinion publique israélienne ne reproche pas la violence pratiquée sur le terrain, mais par contre l’absence de résultats pose question.

S’ensuivent 9 années d’impasse de pousser les violences ponctuelles, avec l’irruption des drones, fournis par l’Iran et le développement du cyber pour la guerre informationnelle. Les milliers de roquettes qui sont tirées depuis Gaza tentent de saturer le dôme de fer qui s’est petit à petit installé. La guerre de 2021 marque un tournant violent des deux côtés. Multiplication des tirs de roquettes et de drones par le Hamas, aux quels répond une première utilisation d’intelligence artificielle, tout au moins d’analyse de bases de données à haute intensité par les Israéliens. 1 500 frappes, essentiellement aériennes provoquent la mort de 225 combattants palestiniens, selon Tsahal, mais aussi près de 200 pertes civiles, 1 900 blessés et environ 72 000 déplacés. Un avant-goût amer en quelque sorte de ce qui se joue depuis octobre 2023.

2022 semblent marquer une forme de pause du côté du Hamas. Il semble que le gouvernement Nétanyahou ait pensé avoir réussi à dissuader la branche militaire de se lancer dans de nouvelles actions. Avec le recul il semble surtout que ce temps de répit est été mis à profit pour préparer l’attaque du 7 octobre 2023.

 

7 octobre 2023, fureur et saut dans l’inconnu

 

La dernière partie du livre rend compte très précisément de la chronologie des faits tels qu’ils sont connus aujourd’hui. La question centrale est celle de la surprise ; personne ne semble avoir pu imaginer, au regard de sa supériorité totale, que la défense israélienne puisse être bousculée de cette façon. Faillite du renseignement, très forte préparation du Hamas, forme de suffisance du commandement israélien sont autant de clés de compréhension qui apparaissent.

La réponse israélienne est sans appel et d’une violence qui trouve ses racines dans le passé. Face à l’incompréhension, la réponse devient simpliste et se résume un exercice disproportionné de la violence. Les populations sont averties des frappes à venir par SMS, des tracts. Les chiffres donnent le vertige. En une semaine les forces israéliennes déversent une quantité d’explosifs équivalents aux 2 000 missiles balistiques russes lancés sur l’Ukraine depuis 2 ans. Les chiffres s’affolent. L’historien rappelle ainsi que les 13 000 morts civils relevés correspondent aux résultats de tous les raids aériens américains sur le Nord Vietnam durant l’intégralité de l’année 1972, et notamment lors des opérations Linebacker 1 et 2.

Toute la question reste celle des buts de la guerre. Détruire le Hamas ? Avec qui négocier ? Que faire de Gaza après la guerre ? En attendant la campagne militaire « Épées de fer » reprend des éléments déjà connus. Concentration des frappes aériennes, d’artillerie. Pénétration de « colonnes de fer », avec des blindés et de l’infanterie. Les groupements tactiques d’environ 800 hommes, une centaine de véhicules blindés, quadrillent la zone et y déversent une puissance de feu colossale sur leurs adversaires. L’infanterie du Hamas se bat en essaims, face à une sorte de phalange qui écrase. En arrière-plan se pose la question des otages, la question des médias, l’utilisation de fausses images pour manipuler les foules, les débordements divers, le poids de l’opinion publique, les chefs d’État étranger.

 

Quelles perspectives pour le futur ?

Des deux côtés la radicalité semble avoir effacé pour longtemps les espoirs de paix, et notamment la cohabitation à deux États. Au moment où le livre est écrit le soutien américain était encore inconditionnel. Les États arabes font parti de la solution. Ils ne sont pas forcément favorables au Hamas, et plus proches d’une normalisation des rapports avec Israël. Mais comment soutenir ostensiblement le gouvernement d’un pays qui pratique un tel degré de violence aujourd’hui ?

 

En somme cette synthèse réussit à nous faire comprendre les enjeux militaires de la guerre Israël-Hamas. Les questions politiques restent nécessairement suspens. L’approche actuelle de la guerre menée à Gaza a des racines profondes. En ce sens la lecture de ce livre est indispensable. Prendre le temps de la réflexion est toujours nécessaire. Aujourd’hui, alors que les passions tendent à l’emporter, que les raccourcis sont capables d’alimenter les discours les plus extrêmes, les plus simplistes, à l’image des mouvements étudiants qui se structurent outre-atlantique, mais aussi en France, dans certaines écoles, universités, il faut lire pour comprendre, loin des écrans et des réseaux sociaux qui nous noient dans les seules passions.