Cultures – avec majuscule et au pluriel – marque notre attachement à la pluralité et à la rencontre des singularités.
Le logo des éditions HongFei Cultures s’inspire du dessin à l’origine du caractère chinois « oiseau » 鳥 et fait référence aux sceaux traditionnels ; il représente un oiseau et les traces qu’il laisse sur la neige». à l’occasion de l’un des derniers Rendez-Vous de Blois. Séduit par leurs albums, j’en avais acheté quelques-uns. Et puis un partenariat a pu être établi très facilement avec Les Clionautes.Ces éditions viennent de publier Dix Ans tout juste. On n’est peut-être pas sérieux quand on en sept de plus, à en croire Léo Ferré, mais le titre correspond précisément à l’anniversaire de HongFei. Et pour l’occasion, les deux auteurs ont rédigé des textes autour desquels ils ont réuni vingt illustrateurs.
Dans la première partie, «Dix d’entre eux», Franck Prévot a choisi de faire le portrait de douze enfants qui ont ou vont avoir dix ans au cours de dix mois différents. Ceux-là proviennent de divers pays, prétexte à un tour du monde très sensible qui rappellera de façon subtile que la condition infantile revêt comme différences, à la fois dans la culture, le mode de vie, mais aussi les aléas politiques. On pourra se servir de l’album très utilement avec des élèves de CM2, mais aussi d’élèves moins âgés.
Liqiong Yu s’est chargée de la deuxième partie, intitulée «Qui connaît mon secret ?». Là encore, il s’agit de dix enfants différents. Mais l’auteur s’est intéressée à leurs préoccupations sur le temps, les relations avec ceux de leur âge, mais aussi leur confrontation avec les adultes. Et au travers de textes assez courts, Liqiong Yu a réussi à montrer l’incompréhension des enfants à leur égard, que ce soit leurs parents, toujours accaparés, mais aussi la domination qu’ils peuvent exercée, contre quoi des petits de dix ans ne peuvent pas se rebeller.
Chacune des vingts histoires est illustrée par vingt dessinateurs différents, comme il a été dit plus haut. Et ce parti pris renforce encore la différence entre les vingt enfants que l’on approche. Il faut enfin saluer le travail graphique et la qualité de la mise en page (y compris la typographie) qui a été accompli. Mais je risque fort de répéter ce compliment dans de prochaines recensions.—-
Frédéric Stévenot, pour Les Clionautes