L’Archéologue, pour sa nouvelle livraison trimestrielle, consacre un large dossier aux dolmens de la région des Causses dans le centre de la France.
Dans les grandes Causses, on compte actuellement plus de 3500 dolmens. La plupart sont en calcaire et Noisette Bec Drelon (« Autour des dolmens », p.20-21) précise que « l’architecture interne des dolmens se compose d’une chambre funéraire de plan rectangulaire, constituée d’au moins 3 ou 4 dalles supports (les deux dalles latérales, la dalle de fond ou le chevet et la dalle porte) surmontée d’une grand dalle de couverture. Cette chambre est précédée d’un couloir d’accès ou d’un vestibule, souvent construits en murs de pierres sèches (…). Ces espaces internes sont entourés d’un tumulus souvent circulaire d’entre 8 et 15 m de diamètre ».
Le département de l’Ardèche compte à lui seul près de 1000 dolmens (et certaines des communes de l’Ardèche « comptent plus de monuments que le département des Côtes-d’Armor » écrit Frédéric Lontcho dans « Dolmens des Causses », p.4). Un focus est réalisé sur ce territoire par Gary Duchez (« L’Ardèche. La plus grande densité », p.26-29).
Les Grandes Causses ont la particularité de voir sur leur territoire « dolmens », « grottes sépulcrales », ossuaires, statues-menhirs et « stèles aniconiques » selon Eric Crubézy, Michel Maillé, Jean Poujol, Jean-Pierre Serres et Patrice Gérard (« Des dolmens, des grottes et des Vivants »). Ces mêmes auteurs écrivent que cette région devrait « permettre de comprendre la signification de ces sites, appelés jusqu’à présent, dolmens, grottes sépulcrales mais qui étaient des entités sociales, rituelles ou fonctionnelles bien différentes (p.35) ».
Le choix de l’implantation de ces monuments reposent sur une bonne connaissance des territoires et de leur potentiel. Tombes collectives, ils sont également des marqueurs du territoire où ils sont érigés. Le dossier comporte également un article dédié au dolmen du Devez de la Baume (Rémi Azémar, « Le dolmen du Devez de la Baume », p.16-19) et une contribution sur la gestion du temps libre à travers l’exemple des Tarahumaras (Laurent Barbier, « Des dolmens pour passer le temps », p.36-39).
Yves Menez (« Une résidence de la noblesse gauloise à Paule ») offre une contribution des plus intéressantes sur le site de Paule, dans les Côtes-d’Armor, site fouillé pendant 17 ans et occupé du VIe siècle avant notre ère au début du Ier siècle de notre ère. Parmi les artefacts mis au jour à Paule se trouve une célèbre sculpture sur pierre figurant un « barde » au torque et à la lyre.
Jacques Lacroix (« Les frontières des peuples gaulois ») s’intéresse à la toponymie avec une étude des noms d’origine gauloise liés aux frontières.
Gerard Coulon consacre un article aux femmes romaines sous le titre « Portraits et secrets de femmes romaines. Impératrices, matrones et affranchies » en lien avec une exposition du Musée de la Romanité de Nîmes. L’auteur y évoque la figure de la matrone, celle des impératrices calomniées et les violences faites aux femmes.
Michel Reddé dans « César en Germanie » évoque l’action du conquérant et son passage du Rhin. L’historien (p.56) écrit qu’ « il convient de se souvenir que le passage d’un fleuve aussi légendaire constituait un exploit inouï qui permettait à celui qui l’accomplissait de revendiquer à son profit la gloire de la domination universelle et de l’offrir à son peuple ».
Un article est consacré aux Mochicas du Pérou et Christian Jeunesse (« Le « seigneur » Mochica de Sipan » et les princes barbares européens : chef suprêmes ou rois sacrés ? ») mentionne le sépulcre exceptionnel d’un homme, dans la huaca de Sipan, qui « reste jusqu’à aujourd’hui la tombe la plus riche des Amériques (p.61) ».
Enfin, un dernier article est consacré à Paul-Emile Botta qui aura contribué à fonder l’assyriologie.
Nombre de dossiers développés dans le présent numéro pourront venir alimenter des séquences consacrées à la Préhistoire ou à l’Antiquité romaine.
Grégoire Masson