Et si le géocentrisme n’était qu’un écran de fumée ? Et si, pour prouver que l’héliocentrisme était une réalité, il était nécessaire de faire le sacrifie de sa vie ?
C’est à ce combat entre un dogme sclérosé, défendu par des inquisiteurs aux méthodes barbares, et de fins observateurs du ciel, partisans de l’héliocentrisme (et sitôt qualifiés d’hérétiques,), que le mangaka Uoto a décidé de consacrer une fiction « médiévale » sous le titre Du mouvement de la terre.
Dans les quatre premiers tomes de la série se succèdent des personnages qui auront à affiner des travaux astronomiques et se retrouveront ainsi aux prises avec un individu des plus retors, l’épouvantable Novak.
Celui-ci a déjà fait périr un jeune garçon de douze ans, Rafal et, dans le tome cinq, il s’apprête à faire mourir ceux qui ont été « choisis » pour reprendre le flambeau de la théorie héliocentrique : l’ancien spadassin Okszy et frère Badeni.
Alors que tout semble perdu et que l’ensemble des recherches paraît avoir été récupéré par l’inquisition, on apprend qu’un élément a échappé à leur vigilance et reste à même de relancer tout le processus de la lutte contre le géocentrisme.
Novak lui-même a ses failles et il se verra à son tour victime de ce pour quoi il agit avec une effroyable violence…
On s’engage avec plaisir dans cette épopée philosophique, au dessin agréable et contant la percée de la science face à l’obscurantisme (d’autant que l’auteur fait montre d’une belle érudition et convoque régulièrement des auteurs antiques qu’il a lus).
Un seinen de belle facture dont on ne peut que recommander la lecture mais qui s’adresse plutôt à un public adulte, certaines scènes de torture étant particulièrement réalistes.