Le fait qu’il n’existe aucune méthode infaillible ne doit pas faire oublier que les recherches montrent que toutes les pratiques ne se valent pas. L’enseignement explicite ne provient pas d’une conception a priori de ce que devrait être un bon enseignement. L’idée de l’ouvrage est d’offrir un guide pratique. Il propose un cahier de ressources pour l’enseignant à télécharger.
Pour commencer
Au quotidien l’enseignant gère les apprentissages et la classe. L’enseignement explicite c’est rendre accessible à tous ce qui se passe en classe. L’ouvrage est structuré en six chapitres. Le lecteur peut également se référer aux productions centralisées sur le site www.enseignementexplicite.be
« Laisser découvrir puis montrer si nécessaire » ou « montrer puis faire pratiquer » ?
Ce chapitre présente deux grandes familles d’approche d’enseignement, à savoir les approches d’enseignement (socio)constructivistes et les approches d’enseignement instructionnistes. Ces deux stratégies ne s’accordent pas sur les stratégies à mettre en oeuvre pour favoriser l’apprentissage. Pour résumer, il y a trois étapes dans l’enseignement explicite : le modelage, la pratique guidée et la pratique autonome. Le livre fournit un utile tableau des points communs et différences entre les deux approches.
Une démarche d’analyse critique des propositions pédagogiques
Ce chapitre présente une méthodologie permettant d’analyser des propositions pédagogiques et de déterminer sur quoi elles reposent. Ainsi, quelle est la proposition pédagogique, d’où vient-elle, quelle est sa valeur et devrais-je l’utiliser ?
Pourquoi et quand mettre en oeuvre l’enseignement explicite ?
Ce chapitre présente quatre raisons pour lesquelles il est utile de mettre en oeuvre l’enseignement explicite : tout ne se joue pas en dehors de l’école, il favorise l’apprentissage d’habiletés auprès de différents types d’élèves, il augmente l’engagement des élèves et il permet de prendre en compte la charge cognitive des apprenants. Les auteurs s’arrêtent ensuite sur l’enseignement explicite des comportements vu comme une stratégie faisant partie de la gestion de classe efficace. Le fait d’enseigner les comportements attendus ne va pas toujours de soi dans les milieux scolaires. A propos de la question de la charge cognitive le chapitre insiste sur l’efficacité du dispositif « problèmes résolus ». Les auteurs inventorient quelques questions que l’enseignant doit se poser : quel est le degré de nouveauté, de complexité de la tâche ou encore de combien de temps disposons-nous ?
Comment mettre en oeuvre l’enseignement explicite ?
Les auteurs mettent en avant sept gestes professionnels fondamentaux, tous minutieusement décrits. Il s’agit de la présentation d’éléments liés au contenu, des consignes, de l’objectivation, de la rétroaction , de l’étayage mais aussi de la gestion de classe préventive et corrective. Les cinq premiers sont centrés sur la gestion des apprentissages. Il est important de présenter un plan de leçon aux élèves en début afin qu’ils aient une vue d’ensemble. Il faut utiliser des exemples qui vont du plus simple au plus complexe et disposer aussi de contre exemples. Pour les consignes, des auteurs proposent de demander aux élèves de les paraphraser. L’objectivation consiste par exemple à demander à un élève d’expliquer ce qu’il a compris de la leçon du jour. Il est fondamental aussi de laisser quelques secondes aux élèves pour réagir. Le chapitre se poursuit avec la question de la rétroaction puis celle de l’étayage.
Sur la question des gestes fondamentaux de gestion de classe, on peut retenir plusieurs points : l’importance d’accueillir les élèves en classe ou encore le fait de se comporter comme un modèle pour les élèves. Il est également nécessaire de rappeler aux élèves les règles de classe après une période de vacances.
L’enseignement explicite pas à pas
Ce quatrième chapitre est très volumineux et peut être présenté en deux parties. Une fois en effet les principes posés, les auteurs déroulent les étapes d’une leçon d’enseignement explicite : ouverture de la leçon, modelage, pratique guidée, pratique autonome, clôture de la leçon. Chaque étape est présentée à l’aide d’une liste de gestes professionnels commentée présentant trois catégories de gestes professionnels : ceux caractéristiques de l’étape en question, ceux qui peuvent s’avérer utiles selon les situations rencontrées et ceux qui ne sont pas caractéristiques de l’étape considérée. Le chapitre insiste aussi sur la consolidation ou sur la différenciation.
Comment planifier l’enseignement explicite ?
La planification et la rédaction d’une leçon est une étape fastidieuse. Il faut d’abord sélectionner les contenus qui feront l’objet d’un enseignement explicite. Un objectif d’apprentissage doit comporter trois composantes : la performance, les conditions et le critère de réussite. Le livre fournit des exemples détaillés de mise en oeuvre à la fois pour l’enseignement explicite d’un contenu ou d’un comportement.
Comment observer l’enseignement explicite pour porter un regard réflexif sur sa (une) pratique ?
Les auteurs distinguent plusieurs niveaux de processus réflexifs. Au niveau 2, par exemple, il s’agit de légitimer sa pratique en fonction d’arguments contextuels ou encore d’évaluer sa pratique. Là encore l’ouvrage donne des grilles très détaillées pour aider à l’observation-réflexion sur les pratiques. On peut souligner également les tableaux 27, 28 et 29 qui sont une liste de vérification des gestes professionnels caractéristiques de chaque étape de l’enseignement explicite.
En conclusion, les auteurs reviennent sur quelques grandes idées. Ils insistent sur la formation initiale et continue des enseignants et aux stratégies fondées sur des données probantes. Ils rappellent les cinq principes du développement professionnel efficace dont le fait qu’il doit être distribué dans le temps et le fait qu’il doit prévoir une démarche d’accompagnement reposant sur le travail collaboratif.