D’emblée, les autrices soulignent que l’ « apprentissage de la prise de notes est absent des manuels scolaires et assuré très inégalement dans les classes ». Pourtant, c’est une des clés de réussite dans les études. Cet ouvrage veut convaincre que cet enseignement est indispensable et pas chronophage.
La prise de notes, un indispensable
Le livre est organisé en quatre chapitres. Il se prolonge avec des scénarios pédagogiques accessibles depuis un qr-code présent dans l’ouvrage. De multiples encarts tout au long du livre permettent des points d’étape ou des approfondissements. Souvent, les professeurs pensent que d’autres ont déjà enseigné aux élèves comment faire. Prendre des notes permet une meilleure attention et mémorisation.
Du socle commun à l’université, et plus encore ….
La prise de notes fait partie des compétences attendues et elle est identifiée comme telle dans le socle commun. C’est bien une compétence dans le sens où elle doit être mobilisable dans des situations diverses et complexes. Une enquête montre que de futurs enseignants déclarent eux-mêmes maitriser moyennement cette compétence. Il est important de souligner qu’il ne s’agit pas de réaliser des cours spécifiques sur les méthodes d’apprentissage. Les autrices expliquent ensuite ce qu’est l’enseignement explicite et son lien avec l’enseignement de la prise de notes. Il est avéré que les élèves gagnent en efficacité si on les aide à conscientiser leurs stratégies.
Notre cerveau a besoin d’aide !
Prendre des notes est une activité complexe sur le plan cognitif. Sur le plan motivationnel, elle accompagne notre implication. Les représentations des élèves sur l’intelligence sont souvent stéréotypées. « Si l’erreur est perçue comme un défi, elle enclenche des mécanismes de correction alors que si elle est perçue comme inhérente à une incapacité elle enclenche un découragement ». Les autrices soulignent également l’intérêt de faire comprendre les principes de la neuroplasticité du cerveau puis la question de la mémorisation. Pour aider les élèves à se souvenir, il faut qu’ils créent un lien entre le contexte initial d’apprentissage et celui de la remobilisation. Les notes prises au fur et à mesure des cours ou lectures peuvent constituer un lien. Les cartes mentales sont également un appui précieux.
Noter pour penser et se mettre en projet
Ce chapitre fait le point sur la question des méthodes, sur l’importance des contextes pour leur organisation spatio-temporelle du travail scolaire. Les autrices plaident pour que soient reconnus les écrits en gestation. Valoriser la prise de notes comme une écriture de travail, c’est aider les élèves à comprendre qu’ils développent leurs compétences. Elles passent en revue différentes méthodes comme la méthode pré-planifiée qui consiste à préparer son activité de prise de notes en préparant l’espace de la page pour recueillir les informations. A ce titre, le système Cornell constitue une possibilité intéressante. Un exercice propose aux élèves d’être capable de distinguer la forme de prise de notes la plus intéressante selon le type d’informations à noter. Il y a également une liste très pratique permettant à l’élève de vérifier si sa prise de notes est correcte.
Noter pour écouter et apprendre
Marie-Laure Barbier et Latifa Zoubir proposent une liste de conseils de ce que peut faire l’enseignant pour aider les élèves en train de prendre des notes. Il peut fournir un plan squelettique, ajouter des pauses pour permettre aux élèves de se mettre à jour ou réviser ou encore proposer l’écoute d’un podcast avec des supports soutenant la prise de notes. Dans un souci toujours très pratique, on trouve également des exemples et façons de réduire les mots. On peut aussi faire élaborer aux élèves un dictionnaire abréviatif commun. Plusieurs scénarios pédagogiques permettent de travailler avec les élèves comme celui qui consiste à leur fournir un texte tapé au kilomètre. Ensuite, les élèves doivent le découper en chapitres avec titres, intertitres et paragraphes. Le diaporama utilisé par un enseignant peut avoir une influence importante. Dans une expérience, l’un comprenait des illustrations graphiques et du texte et l’autre seulement des illustrations. Les performances des étudiants sont meilleures quand ils les diapositives ne contiennent que des illustrations sans texte.
Noter pour lire, comprendre et se documenter
Il s’agit de montrer dans ce chapitre que la prise de notes constitue une compétence au service de tous les processus de pensée et de raisonnement, y compris en situation de lecture et de recherche documentaire. L’éducation aux médias et à l’information n’est pas seulement utile à la réussite scolaire mais aussi dans sa vie future. Il faut, par exemple, apprendre aux futurs citoyens à hiérarchiser l’information. Une fiche récapitule quelques conseils pour pratiquer une lecture active. Il faut savoir que le surlignage n’est efficace que s’il est réduit à 20 % du texte.
Noter pour écrire, créer et communiquer
Parmi les exercices pratiques proposés, on trouve le jogging d’écriture. Le principe est de faire écrire régulièrement les élèves en un temps limité. Le but est de les amener à développer des stratégies d’autorégulation. Plus utile, mais plus difficile et utile pour faire comprendre que la prise de notes est une prise de position, c’est l’exercice qui consiste à demander aux élèves à annoter des documents dans les marges sous forme de commentaires qui visent à interroger le texte. Les autrices invitent également à s’appuyer sur toutes les pratiques d’écrit que peuvent avoir les élèves. Il est fécond également de procéder par écriture puis rétroaction de l’enseignant et cela plusieurs fois en se focalisant sur des aspects différents du texte à chaque fois.
Après avoir défini l’intérêt de l’apprentissage de la prise de notes, Marie-Laure Barbier et Latifa Zoubir développent de multiples exemples où celle-ci se révèle utile. Elles fournissent surtout des exemples concrets, des progressions pour travailler cette compétence essentielle. Elles répondent ainsi à un impensé de l’enseignement. Un livre utile.