Ce petit opus pratique rédigé par Corine Martel (IEN) et Sylvain Wagnon (PU en sciences de l’éducation) s’articule autour de huit chapitres pour, comme l’indique le sous-titre général, « encourager l’autonomie des élèves et les sensibiliser à la nature ».
Le premier chapitre est historique. Les jardins antiques, médiévaux sont présentés et l’on déroule la fonction éducative, l’éveil à la patience et à la collaboration. Les contenus peuvent être curatifs, ornementaux, tinctoriaux… Le regard vers les jardins de l’Alhambra ou du Japon invite à la décentration. A partir du XIXème siècle, le jardin prend une forme scolaire plus affirmée : il invite à l’action et l’horticulture est présente dans la formation des enseignants, notamment dans les mouvements d’éducation nouvelle (on y développe l’estime de soi, la motivation). Aujourd’hui, les cours se végétalisent avec la question du réchauffement climatique.
Le second chapitre s’intéresse aux différentes formes de jardins pédagogiques. L’angle potager montre que le jardin est fournisseur de nourriture, l’angle floral est plus esthétique et permet de réfléchir au cycle de vie du végétal, l’angle médicinal et aromatique prendra en compte les dimensions curatives et culinaires, l’angle écologique s’attachera à sélectionner des essences locales, à étudier le rapport diversité/complémentarité, l’économie des ressources (arrosage).
Le chapitre trois est axé projet et pédagogie. Il évoque les activités possibles : planter, dessiner le plan, lister les outils nécessaires…et parle de transversalité : albums de littérature de jeunesse évoquant ce thème, sorties, calcul des périmètres, tri…
Le chapitre quatre s’attache à la création réelle du jardin : la réglementation en vigueur, le choix du lieu (la place disponible mais aussi la position par rapport à l’ensoleillement), la forme, le type de plantation (p 72, on trouve un calendrier opérationnel des plantations à faire selon les mois de l’année).
Le chapitre cinq traite des bienfaits du jardinage : émerveillement, patience, soin, source d’inspiration pour le landart, action physique et inclusion (p 89, on trouve un intéressant développement sur l’hortithérapie).
Le chapitre six évoque le rythme du vivant au sein d’un jardin autour ce qui se passera sur chacune des quatre saisons : ramassage des feuilles mortes pour le paillage et le compost, observation de la faune hivernale et des bourgeons dormants, pousse, floraison et semis…).
Le chapitre sept s’attache à l’entretien du jardin : arroser, enlever les mauvaises herbes, tailler…L’attention est portée sur l’outillage qui reste gadget dans l’univers enfantin : autant adapter la taille d’un outil adulte qui sera plus efficient. Il est question de mettre le périscolaire à profit (cela dégage du temps supplémentaire, notamment l’été).
Le chapitre huit ouvre le débat sur l’innovation : la permaculture, la co-éducation, le recyclage et la démocratie participative.
Un petit ouvrage bien illustré et bien documenté pour une question d’avenir incontournable, une invitation l’engagement et à la transversalité régulièrement invoquée dans les différents chapitres.