Cette BD est le 2e tome d’une nouvelle collection, en 12 volumes, consacrée par Glénat à la France-maçonnerie. Cette collection est dirigée par Didier Convard, franc-maçon lui-même, et auteur du 1er tome. Les tomes paraîtront à chaque fois par 2. Cette collection est validée et encouragée par la Grande Loge de France, la première de France, membre du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Il est important de démarrer cette présentation par ce rappel : si l’objectif est officiellement de raconter de grands événements de l’histoire de la franc-maçonnerie, et pour cela faire appel à des initiés de la Loge, il est légitime de se poser la question d’une volonté prosélyte derrière cette aventure éditoriale.

Cette ambition de vérité et de « transparence », même si ce dernier mot peut parfois être étranger à la franc-maçonnerie par nature, est présente dans le dossier en fin de BD. Chaque tome sera accompagné d’un carnet de quelques pages remettant l’histoire que l’on vient de lire dans un contexte plus global, mettant en avant le rôle des francs-maçons dans l’aventure de la société humaine moderne, expliquant certains rites ou références religieuses… Libre à chacun ensuite de se faire son propre avis.

Le 2e tome est centré sur la vie de Joachim Bernardone, maître tailleur de pierres, qui parcourt l’Europe et ses chantiers gothiques. Héritier, malgré lui, d’une des pierres du premier Temple de Jérusalem (en lien avec le 1er tome de la série), nous le suivons en Allemagne puis en Angleterre, exerçant son talent, mais fuyant aussi un destin  plus dramatique. A l’instar d’Hiram (toujours dans le 1er tome), la possession de ces pierres marquées par le divin, semble être porteuse de malédiction.

L’autre grand thème de ce tome est celui de la transmission. Conscient du poids de l’Histoire, de son rôle, mais aussi dans une volonté de passation des savoirs et des secrets liés à son art, Joachim Bernardone n’a de cesse que de chercher à compiler, écrire, sauvegarder ce qu’il sait. Tout en gardant néanmoins une méfiance, car tout le monde est-il capable de recevoir et de comprendre de telles informations. Qu’est-ce que certains pourraient en faire, en bien ou en mal? C’est ainsi que nous pénétrons, comme va le faire l’ensemble des tomes de la série, dans l’explication du secret des rites maçonniques et de ce long parcours initiatique que doit suivre chaque personne qui veut y être initié.

Comme le 1er tome, le 2e présente plusieurs niveaux de lecture et les relectures apportent beaucoup plus, une fois le carnet de fin lu. Le style d’Olivier Pâques se veut plus lourd et moins fin que celui de Denis Falque dans le 1er tome. Les traits sont un peu plus grossiers, mais ce parti pris artistique ne gâche en rien la lecture. L’ambiance médiévale est très bien figurée et la BD est très dynamique.

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Présentation de la BD sur le site de l’éditeur 

« Jérusalem, 1187 après J.-C. Après un siège de plusieurs semaines, l’armée de Saladin a pris la ville aux chrétiens. Dans la débâcle, une veuve s’adresse à Hughes, jeune tailleur de pierre français. Elle lui annonce qu’il est le maillon d’une chaîne et lui remet alors une pierre comportant une croix gravée… Bien des années plus tard, les descendants de Hughes feront ainsi partie des plus grands bâtisseurs de l’Histoire, impliqués dans la construction de monuments chrétiens comme la cathédrale de Cologne, ou l’Abbaye de Westminster de Londres. Centré sur les Bâtisseurs, ce second volume de L’Épopée de la franc-maçonnerie nous raconte également en creux le passage de la franc-maçonnerie opérative à la franc-maçonnerie spéculative qui aurait eu lieu en Angleterre et en Écosse. C’est à cette époque que sont décrits les Anciens Devoirs, racines des rituels maçonniques modernes. »

Présentation de l’auteur sur le site Bédéthèque

« Jean-Christophe Camus est franco-brésilien. Né à Paris en 1962, il fait ses débuts dans la bande dessinée à l’âge de 20 ans comme maquettiste pour Charlie Mensuel. Directeur artistique des Éditions Delcourt depuis leur création, il fonde en 1990 l’agence graphique Trait pour Trait avec Guy Delcourt. Negrihna est son premier livre en tant qu’auteur et l’histoire qu’il y raconte est inspirée de celle véridique de sa famille. »

Présentation du dessinateur sur le site de l’éditeur

« Originaire d’Uccle, Olivier Pâques a étudié à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles. C’est le grand Jacques Martin qui le fait débuter sur les décors de Lefranc (la Colonne et El Paradisio) aux côtés de Christophe Simon. Olivier se voit ensuite confier la série Loïs pour laquelle il obtient le Prix d’avenir pour le tome 1 au festival de Saint-Gilles en 2004. Outre quatre tomes de Loïs, il a aussi signé l’album Voyages de Loïs à Versailles à l’époque de Louis XIII. »