Jean-Jacques Claude est professeur d’histoire-géographie dans un collège de l’académie de Toulouse et Laurence Marion est personnel de direction dans un collège de l’académie de Montpellier. Cet ouvrage est un vademecum qui permet de faire le point sur la réalité actuelle du métier de professeur d’histoire-géographie en collège. A ce titre, il pourra être particulièrement utile aux étudiants préparant les concours d’enseignement ou aux jeunes collègues qui entrent dans la carrière. Il peut permettre aussi à un enseignant plus expérimenté de faire un point après la mise en place de la réforme du collège. L’ouvrage va du plus général au plus particulier en quelque sorte. Précisons qu’il existe en version pdf  pour 6,99 €.

 

S’approprier les valeurs et le fonctionnement du service public d’éducation

Laurence Marion commence par rappeler les droits et obligations des fonctionnaires. Elle indique la référence des textes de base que tout enseignant devrait connaitre. Elle souligne ensuite les grands principes qui guident notre système éducatif en insistant notamment sur la neutralité et la laïcité. Cette partie présente de façon synthétique l’action de l’enseignant d’histoire-géographie dans un cadre plus large. Il faut évidemment connaitre la chaine de décisions et l’auteure explique par exemple l’articulation entre ministère et académies. Elle conclut en abordant la question parfois sensible des politiques d’évaluation de l’école.

 

Penser son action dans le cadre de l’EPLE

Une fois que ces cadres généraux sont posés, Laurence Marion s’intéresse au collège et à son fonctionnement. Elle précise ce qu’est un projet d’établissement, en donne un exemple et souligne que l’enseignant doit penser son action au sein d’un collectif. Là aussi, l’auteure montre un cas concret avec la mise en place d’un plan d’accueil personnalisé. Elle parle enfin de la place du numérique dans l’établissement.

Préparer son enseignement

C’est Jean-Jacques Claude qui s’exprime à présent et, d’emblée, il rappelle que «  l’enseignement dispensé en collège n’a pas vocation à former des historiens-géographes ». Cela ne signifie pas que l’enseignant peut se permettre d’être approximatif dans ses savoirs, au contraire. C’est parce qu’il maitrise bien son sujet qu’un enseignant est capable de cibler l’essentiel à transmettre. Jean-Jacques Claude pose la question du récit et plus largement celle d’un  enseignement incarné et vivant. En cas de besoin, le professeur peut se tourner vers la Documentation Photographique qui lui permet d’avoir un état des lieux synthétique de telle ou telle question au programme qu’il ne maitriserait pas bien. L’enseignant doit ensuite organiser son travail avec le but de tendre vers le traitement complet du programme. Il doit aussi de plus en plus penser à l’interdisciplinarité. Jean-Jacques Claude a le souci d’incarner ces principes par quelques exemples, certes rapides, mais qui aident à visualiser les choses. Construire un cours, c’est également choisir des documents en intégrant évidemment les ressources du numérique.

 

Faire travailler et progresser les élèves

La matière est une chose, mais il faut ensuite aborder les objectifs qui sont de faire travailler les élèves et d’aider à leur progression. L’auteur n’évacue pas la question du relationnel avec la classe sans lequel peu de choses sont possibles. Il s’agit de trouver la bonne distance et le bon ton avec les élèves. Pour intéresser et faire entrer dans le travail, la problématisation est indispensable. Il faut également varier au maximum les modalités de mises en action des élèves. L’auteur invite aussi à travailler l’expression orale et écrite et il souligne combien est importante la trace écrite. Cela conduit ensuite à évaluer le travail des élèves. Le rôle de l’enseignant est déterminant avec des exemples pratiques de ce qu’on peut faire comme des fiches de révision ou d’auto-évaluation.

 

Interagir avec les partenaires de l’école et les parents

Laurence Marion reprend la main pour montrer qu’aujourd’hui, même si ce n’est pas une absolue nouveauté, l’école doit se penser en lien avec des partenaires extérieurs et avec les parents. Elle souligne d’ailleurs que ces interventions extérieures peuvent permettre d’enrichir son enseignement. Elle propose une fiche utile intitulée « Comment faire appel  à  des intervenants » qui balise bien les différentes étapes à respecter. L’enseignant de collège, au-delà de sa matière, doit aussi connaitre les droits des parents d’élèves et réfléchir également aux modalités pour informer sur les résultats des élèves. Laurence Marion soulève la question de la note chiffrée.

 

Développer ses compétences par une posture professionnelle réflexive

Dans cette dernière partie, l’auteure incite l’enseignant à dépasser le simple cadre de son quotidien pour réfléchir à ses pratiques et penser aussi son évolution professionnelle. Parmi les pistes évoquées, l’enseignant peut se livrer à une mise par écrit de ce qu’il fait, pratique très intéressante mais aussi chronophage. Aller observer d’autres pratiques est aussi une voie très salutaire, quoique très peu employée. Elle plaide enfin pour la formation tout au long de la vie, à travers par exemple les stages de formation. Comment imaginer mener toute une carrière sans jamais actualiser connaissances et pratiques ? Elle plaide également pour l’innovation et, de façon plus générale, incite les enseignants à tester d’autres démarches que celles qu’ils utilisent habituellement.

Cet ouvrage permet donc en 120 pages de faire le point de ce que chaque enseignant d’histoire-géographie pratiquant en collège devrait savoir. Certaines parties ne sont pas à proprement parler disciplinaires, mais elles s’intègrent bien dans ce panorama de la réalité du métier aujourd’hui.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes