Cet ouvrage, dirigé par Jean-Pierre Lauby, inspecteur d’académie, inspecteur pédagogique régional d’histoire et de géographie de l’académie de Paris, est l’œuvre de douze enseignants du secondaire, principalement en poste en lycée. Il reprend la présentation d’usage des publications Sceren « pratiques à partager ». Il est divisé en parties reprenant les grands thèmes abordés en 4ème (échanges à la dimension du monde et territoires de la mondialisation), elles-mêmes subdivisées en chapitres suivant la présentation des programmes officiels qui développent une à trois études de cas. Les questions prenant appui uniquement sur des exemples (Etats-Unis ou partie III –Questions sur la mondialisation) ne sont donc pas abordés.
Il faut saluer la présentation des documents sur deux supports : l’un papier, l’autre numérique qui permet la vidéo-projection.

Cet outil est précieux à plus d’un titre :

– il fait un point rapide mais clair et actualisé sur les dernières problématiques dans l’introduction générale et dans la présentation de chaque séance. Une bibliographie et une sitographie récentes complètent ce point.
– il s’intègre dans les objectifs des nouveaux programmes. Chaque étude de cas est contextualisée et propose un corpus documentaire diversifié et limité dans le nombre des documents choisis (un maximum de 9 pour une étude de 3h). Les EDC sont présentées sur trois doubles pages, soit 3 séances qu’il est possible de traiter en 1h chacune. Pour chaque séance, il est rappelé les capacités que l’élève doit être en mesure d’acquérir et la notion clef travaillée. La rubrique « questionner les documents » guide précisément l’enseignant dans l’exploitation des documents par rapport à la problématique formulée. Un jeu de couleur permet de distinguer ce que le professeur doit impérativement apporter, en dehors des documents, pour mener à bien l’étude. Des pistes complémentaires succinctes sont également suggérées.
– Le DVD propose, en plus des documents à vidéo-projeter, des fiches (avec corrigé) pour accompagner le travail des élèves ainsi que des propositions de plan de cours, à partir de l’étude de cas.
– Les documents papier sont variés : cartes à différentes échelles, graphiques, tableaux, photographies. Les capacités essentielles dans les apprentissages sont mobilisées à partir de ces supports (identifier, localiser, décrire etc.). Les cartes sont simples (mais pas simplistes) et aisées de lecture.

Quelques imperfections toutefois

– A l’heure de la valorisation essentielle des TICE, le DVD n’est qu’un support à la vidéo-projection. Il n’existe aucune fonctionnalité permettant un travail plus interactif ou autonome sur les documents telle qu’une palette pour entourer/souligner/zoomer. Il n’est pas non plus possible de mettre deux documents en regard alors que la capacité « croiser deux documents » est centrale.
Par ailleurs, aucune étude ne propose de travailler à partir de google earth, de documentaires ou même des sites pourtant suggérés par les auteurs. Cela donne une image très figée de la géographie, notamment dans la partie sur les échanges. Et les situations d’apprentissage sont, du coup, assez répétitives.
– On peut noter également la répétition d’un même document : ainsi dans la partie 1 sur les échanges, on trouve sept fois la photo d’un porte-conteneur (même s’il ne s’agit pas à chaque fois du même) avec le même type de questions : identifier les caractéristiques, décrire ce navire
A l’inverse, certaine capacité ne sont que très peu mobilisée. Ainsi la réalisation d’un croquis simple à partir d’une photographie ou de données provenant de plusieurs documents n’est proposée qu’une seule fois
– enfin, et il s’agit d’une lacune grave : à quelques exceptions près, les documents ne portent aucune référence ou source. C’est le cas des cartes qui ne sont pas datées, des tableaux et des cartes dont il n’est pas précisé l’origine des informations. Même remarque pour les photographies pour lesquelles la date n’est pas précisée. Il s’agit d’un défaut important d’autant plus notable que l’approche critique des documents est une capacité centrale. les sources et crédits sont attribués en fin d’ouvrage, page 141. Mais cela n’est pas suffisant pour permettre une utilisation commode des documents dans le cadre de la classe. L’identification de chaque sourve et sa datation dans le corpus est quand même bien plus fonctionnelle
Une carte laisse également perplexe p. 122 sur les pressions environnementales au Brésil puisqu’elle ne comporte aucun élément de localisation (carte muette).

Au total, en dépit des imperfections relevées, il s’agit d’un outil précieux proposant des pistes pédagogiques problématisées, ciblées et adaptées à un élève moyen de 4ème. Utilisable « clef en main », il est également un support pour construire un cheminement plus personnel et concevoir un enseignement adapté au niveau de ses élèves et à sa propre pratique.

Sommaire des différentes études de cas

  1. Partie I : les échanges à dimension du monde
  2. Venise-Marghera, une zone industrialo-portuaire en Europe
  3. La zone industrialo-portuaire de Shanghaï
  4. Les différentes étapes du transport d’un muesli aux fruits
  5. Les différentes étapes du transport de l’iPhone, de son lieu de production à son lieu de consommation
  6. Les activités et réseaux de la CMA CGM, grande compagnie de transport maritime
  7. Les flux migratoires du Maroc vers l’Europe
  8. Le Maroc, espace touristique au Maghreb
  9. Tokyo dans la mégalopole japonaise
  10. Ikea, une firme transnationale et son implantation mondiale
  11. GDF Suez, une firme transnationale et son implantation mondiale
  1. Partie II : les territoires de la mondialisation
  2. La Chine, étude de cas à partir d’un littoral
  3. L’Inde
  4. Le Brésil
  5. Le Tchad, un PMA
  6. Le Nepal, un PMA