Ce livre s’adresse aux professeurs, mais aussi aux cadres et aux formateurs dont l’objectif commun doit être la réussite de l’ensemble des élèves. Il propose à la fois des exemples concrets, une sorte de banque d’outils adaptables et une réflexion sur la prise en compte de l’hétérogénéité dans nos classes. Professeures de collège et formatrices, elles organisent des stages en établissements dans ces domaines. Elles ont déjà participé à plusieurs publications des Cahiers Pédagogiques.

Partie I – Accompagner les apprentissages : Selon André GIORDAN, « enseigner n’est pas apprendre. Bien au contraire, l’enseignement peut empêcher de comprendre ou de mémoriser pour toutes sortes de raisons. Pire, il peut encore ennuyer, démotiver et bloquer l’élève pour un temps très long ». Le principal enjeu pour l’enseignant est donc de choisir la ou les tâches les plus pertinentes dans un contexte précis avec des élèves différents à chaque fois tout en prenant en compte leur registre d’apprentissage scolaire et leur motivation. Les progressions notionnelles doivent alors être à la fois spriralaires et adaptées. Prendre en compte l’erreur, différencier, diversifier, personnaliser représentent différentes pistes. La métacognition (autrement dit « apprendre à apprendre ») est également, à mon avis, un aspect oublié par les enseignants. La prise de conscience de leurs propres phénomènes cognitifs (en utilisant ou non les neurosciences) et leur verbalisation par les élèves peuvent devenir de véritables moyens de réussite.

Partie II – Apprendre à mobiliser ses ressources : Cette partie traite des façons d’outiller les élèves pour qu’ils réussissent des tâches complexes. Il s’agit ensuite de désétayer chaque élève à un rythme qui lui est propre. La démarche par projets, souvent inter-disciplinaires et l’évaluation par compétences sont ici particulièrement utiles.

Partie III – Faire évoluer l’évaluation : Les auteures présentent d’abord les différents types d’évaluation. La note « juste » est celle qui est expliquée à l’élève, comprise et acceptée. Elles montrent alors l’intérêt d’une évaluation positive et de l’auto-évaluation. La communication aux parents n’est pas négligée. Les allers-retours entre la théorie (losange de Roegiers ou expérimentation Neo Alta) et la pratique sont constants.

Partie IV – Communiquer autrement : Les mots autorité, empathie ou confiance sont explicités. La posture de l’enseignant apparaît décisive et pourtant souvent négligée, notamment  dans la gestion et la prévention des conflits. Le travail en équipe est également indispensable.

Cet ouvrage brasse de nombreux thèmes. Au final, on sort de sa lecture un peu frustré. Les points théoriques sont disséminés tout au long du texte, de manière claire et concise, et surtout non rébarbative. L’enseignant y trouvera matière à réflexion presque à chaque page et les exemples concrets permettent une certaine identification. Mais on regrette de ne pas assister aux formations des deux auteures pour leur poser des questions, pour expliciter certains points, pour développer quelques exemples. C’est tout l’intérêt des renvois vers leur blog  qui permet d’être davantage rassasié. Un livre à mettre dans tous les mains d’enseignants et de pédagogues, désireux d’évoluer dans leurs pratiques, qui se posent des questions et qui trouveront quelques réponses dans ce (trop) court ouvrage.