La première double page plonge la jeune lectrice dans la préhistoire. L’auteure est prudente : « De nombreuses informations dans ce chapitre sont des extrapolations et des hypothèses sur lesquelles s’accordent la plupart des archéologues et des historiens. ». Si les femmes sont présentes dans les illustrations le textes évoquent les hommes en général. On notera que des femmes figurent sur une scène de chasse, pratique longtemps ignorée mais confirmée par des études récentes.

Pour chaque période, deux double-pages permettent d’aborder la vie quotidienne, les croyances et l’art, les activités et l’habitat.

Après le néolithique, le lecteur part dans l’Egypte pharaonique où les femmes ont des professions particulières : « Les femmes-médecins s’occupaient des grossesses et des accouchements. ». Deux femmes célèbres sont citées : Néfertiti et Cléopâtre.


C’est ensuite la Grèce antique puis Rome et l’organisation de la famille, le Moyen Age et ses innovations techniques, religieuses (monastères). Les métiers féminins et l’amour courtois monter une nouvelle place pour la femme.

Les XVIe et XVIIe siècles sont caractérisés par cette phrase en entrée : « L’idéal féminin de l’époque était l’épouse et la mère pieuse qui prenait soin de sa famille, mais aussi des pauvres et des malades. À vrai dire, les femmes n’avaient pas le droit de travailler. ». On y voit ses rôles mais aussi la chasse aux sorcières.

Le XVIIIe siècle est absent, erreur typographique ?

Le XIXe siècle est montré comme celui de l’entrée des femmes en politique avec la révolution et la lutte pour leurs droits.

Le XXe sicle est celui des droits, sil le droit de vote est bien annoncé, le féminisme et les droits sur la procréation ne sont qu’évoqués pudiquement à partir des progrès de la médecine : « Des méthodes furent élaborées pour permettre à la femme de décider de sa grossesse et du nombre d’enfants souhaité. D’autres permirent aux femmes rencontrant des difficultés d’avoir des enfants. » ; prudence polonaise ?

Enfin notre siècle est présenté comme celui du combat contre les inégalités : parité, stéréotypes.

Un ouvrage jeunesse agréable qui devrait permettre à la fois de parler des femmes dans l’histoire même si les grandes héroïnes sont absentes et d’engager un dialogue sur les droits des femmes.

A noter une courte bibliographie en français et en polonais qui cite l’incontournable Histoire des femmes en Occident de Georges Duby et Michelle Perrot, paru chez Perrin en 2002.