Un objectif : décrypter les enjeux géopolitiques de la Coupe du monde

Le sport est un sujet porteur pour aborder les relations internationales. Lancé en 2019 par Kévin Veyssière, un ancien collaborateur parlementaire auprès d’un député vendéen, Football Club Geopolitics est un média dédié à la géopolitique du sport. Dépassant désormais les 65 000 abonnés, son compte Twitter est attentivement suivi par les passionnés du ballon rond. Son objectif ? Vulgariser la discipline en quelques paragraphes.

Après la parution du premier tome en 2021, Kévin Veyssière raconte les petites histoires géopolitiques de la Coupe du monde. De la première édition remportée par l’Uruguay en 1930 jusqu’au mondial au Qatar de 2022, la lutte pour la victoire dépasse fréquemment les limites du terrain. La victoire italienne de 1934 pour Benito Mussolini, l’exploit nord-coréen de 1966 face à l’Italie, le forfait de l’URSS face au Chili en éliminatoires du mondial 1974, l’intervention du frère cadet de l’émit koweitien Fahad al-Ahmed al-Jaber al-Sabah dans le match face à la France en 1982 et la reconnaissance croate de 1998 sont autant d’exemples de l’impact politique de cette compétition. Le football est un vecteur qui peut permettre le renforcement ou le déclin d’une puissance en matière de soft power.

Parmi les nombreux exemples abordés dans ce second tome, la victoire de l’Allemagne face à la Hongrie durant la Coupe du Monde 1954 marque un tournant dans la reconstruction post-Seconde Guerre mondiale pour les deux pays. L’édition 1954 a lieu en Suisse. En phase de poule, la Hongrie de Ferenc Puskas écrase la RFA par un score de 8 à 3. Les deux équipes se retrouvent en finale au début du mois de juillet 1954. Sous une forte pluie, la Hongrie, largement favorite, mène rapidement 2 buts à zéro. Mais la RFA revient à sa hauteur avant la mi-temps. A la 84e minute, Helmut Rahn marque pour les Allemands. Cet évènement est désormais connu sous la nom de « Miracle de Berne ».

En attendant, les « héros de Berne » reviennent en Allemagne et ce sont près de 500 000 personnes qui les acclament sur la Marienplatz de Munich. La ferveur populaire se poursuit puisque des dizaines de milliers d’Allemands se précipitent dans les gares pour saluer le train qui transporte les champions du monde. Enfin, les joueurs sont décorés par le président de la RFA Theodor Heuss dans un stade olympique de Berlin rempli de plus de 80 000 spectateurs. Outre ce succès sportif, cette équipe permet à toute la population allemande de sortir les drapeaux noir rouge et or et de chanter leur hymne sans que cela soit accusé de nationalisme nauséabond. Pour l’historien allemand Joachim Fest, « c’était une sorte de libération pour les Allemands de tout ce qui pesait sur eux après la Seconde Guerre mondiale… Le 4 juillet 1954 est à certains égards le jour de la fondation de la République allemande.

Mondial – Football Culb Geopolitics – Tomme 2 de Kévin Veyssière, Max Milo, pages 64-65

Un livre accessible qui a toute sa place dans les CDI de collège et de lycée, notamment pour les élèves suivant la spécialité HGGSP.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes