Nouvel opus dans la jungle des ouvrages préparant la question de la France pour les concours, ce « Géographie de la France », œuvre d’un (courageux !) historien enseignant en classes préparatoires, Yannick Clavé, s’affiche non pas comme « un livre de plus sur la France » mais comme « un véritable cours, outil de travail et pédagogique ».
Lors d’une introduction d’une quinzaine de pages, l’auteur prodigue de nombreux conseils sur la spécificité de la dissertation de géographie (vocabulaire précis, approche multiscalaire, rôle des acteurs…). Des remarques sont apportées sur l’analyse des intitulés (la présence de la coordination « et » pour ne pas négliger un pan entier du sujet, le fait de savoir si l’étude se limite au territoire métropolitain ou non…). On trouve même, page 14, un petit développement sur la « nécessaire maîtrise de la langue française », salutaire ou inutile ? En tous cas inquiétant à ce niveau d’étude…
Le corps de l’ouvrage se constitue de neuf chapitres structurés par un cours bâti autour d’une problématique et d’une liste de sujets possibles dont un retenu en exemple et entièrement corrigé.
On appréciera les changements d’échelle souvent invoqués (prenant particulièrement sens sur des thèmes comme la population, les transports, le tourisme…), les mises au point classiques toujours utiles (classement différent entre communes et aires urbaines) ainsi que les apports récents de la recherche (la géographie du « genre » de Di Méo ou Raibaud).
On apercevra également un peu de vocabulaire peu courant comme celui relatif aux territoires d’Outre-Mer. Si l’insularité poussée à l’extrême donne l’insularisme, l’îléité évoquerait davantage les caractéristiques mentales et culturelles d’une société insulaire. Par ailleurs, une hypo-insularité se développerait comme conséquence des mutations technologiques (média, transports) rendant les insulaires moins dépendants et éloignés du reste du monde. La périurbanisation quant à elle, s’étale davantage en « doigts de gant » qu’en « tâche d’huile », ce qui apparaît finalement plus parlant.
Côté illustrations, les reproductions noir et blanc sont tout juste niveau netteté mais un cahier central en couleur reprend les cartes manuscrites des sujets corrigés. La mise en page se veut sobre et efficace et met bien en exergue les termes clés.
En fin d’ouvrage, deux sujets « bonus » complètent l’ensemble ainsi que quelques chiffres clés et l’historique des sujets tombés sur la dernière décennie.
Deux remarques minimes : une bibliographie qui « enferme » parfois sur certains auteurs exclusivement (Gay pour l’Outre-Mer, Veyret pour l’environnement) et une non correspondance entre le sujet du chapitre sur les territoires productifs consacré aux territoires agricoles alors que la carte présente, elle, les territoires industriels.
Un solide produit ceci étant pour une épreuve qui semble finalement toujours immortelle dans ses attendus…
