ÉDITORIAL par Gérard-François DUMONT
TERRITOIRES : LA DÉMOCRATIE (LOCALE) EN DANGER ?
Alexis de TOCQUEVILLE écrivait » Sans l’institution communale, une Nation peut se donner un gouvernement libre, elle n’a pas l’esprit de liberté ». Pour l’auteur de l’article, cette phrase mérite d’être considérée à la lumière des nombreuses lois territoriales votées en France depuis le début du XXIème siècle.
Plusieurs décisions législatives et règlementaires, qui relèvent d’une logique de centralisation ou de recentralisation, ont en effet porté atteinte au lien entre les habitants, les entreprises et leur territoire, et plus précisément entre les habitants et leurs élus. Aussi ces derniers sont de plus en plus vus comme les acteurs d’une machine administrative complexe et opaque. Le remplacement d’impôts locaux, comme la taxe d’habitation, par des dotations de l’État ou par des fractions de TVA ne fait que distordre encore plus ce lien et nuit à la démocratie locale.
Tout cela concourt à une montée de l’individualisme. Si les communes voient s’étioler les outils qui leur facilitaient la possibilité de faire communauté et de stimuler la citoyenneté, d’être des territoires de concordance sociale, des personnes risquent de s’inscrire dans des communautés exclusives, risquant de participer à des séparatismes nuisant au bien commun.
DOSSIER par Jean-François LÉGER
LA POPULATION DE LA FRANCE VA-T-ELLE DIMINUER ? LE RÔLE DE L’IMMIGRATION
L’INSEE privilégie un scénario « central » de l’évolution de la population française avec une espérance de vie à la naissance qui continuerait de progresser à l’horizon 2050 et un indice de fécondité qui se maintiendrait à 1,8 enfant par femme.
Il apparaît toutefois que, quelque soit le scénario envisagé, la France métropolitaine ne pourrait prochainement plus compter sur un excédent des naissances sur les décès, donc sur un solde naturel positif qui s’est d’ailleurs déjà nettement affaibli depuis 2015. Le nombre d’habitants de l’Hexagone en 2050 serait inférieur à celui de 2020. Plus précisément, la population continuerait d’augmenter jusqu’à la moitié des années 2030 et atteindre 65,8 millions d’habitants, avant de décliner de manière inexorable. Cette situation devrait d’ailleurs être partagée par la plupart des pays européens.
Sans apport migratoire, ce déficit naturel de la France métropolitaine s’accompagnerait d’une profonde évolution de la composition par âge de la population. En l’espace de 30 ans, les effectifs des personnes âgées de moins de 25 ans (-2,3 millions) et de 25-64 ans (-2,9 millions) diminueraient tandis que le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus augmenterait de 4,7 millions de personnes. En d’autres termes, la faible diminution du nombre d’habitants masquerait un important transfert de la population des groupes d’âges les moins âgés vers les plus âgés.
Sous certaines conditions, l’immigration pourrait, d’une part, limiter, strictement compenser, voire renverser le déficit démographique naturel de la population de France métropolitaine et, d’autre part, freiner le vieillissement de cette dernière. Le solde migratoire annuel moyen s’élève à + 105 000 au cours de la période 2010-2020. Il n’en faut pas davantage à la France métropolitaine pour assurer une croissance de sa population à l’horizon 2050.
Il faudrait, comme lors des précédentes décennies, que le solde migratoire des immigrés puisse, dans un premier temps, compenser celui des natifs avant d’apporter une contribution positive à l’accroissement démographique de la population de l’Hexagone. Il ne serait pas inutile que nos gouvernants se penchent sur la question et inscrivent la politique migratoire, mais aussi la politique familiale, dans le cadre d’une réflexion plus globale sur les enjeux démographiques de la France métropolitaine (au moins) à moyen terme.
DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
Quelle projection démographique des pays européens sans apport migratoire ?
EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Alexandre DUCHESNE
LES MOBILITÉS EN FRANCE : QUELS CROQUIS ET SCHÉMA POUR LES REPRÉSENTER ?
Le thème 3 de géographie de 2nde s’intitule « Des mobilités généralisées ». Comme pour chaque thème, 2 entrées analysent l’échelle mondiale à partir de cas représentatifs, puis vient l’échelle française. A cette échelle, on peut entrer par le travail d’une capacité spécifique : la réalisation de schémas, de croquis et le fait de savoir passer d’un langage écrit à un langage cartographique.
Dans la 1ère étape, les élèves transposent en texte un schéma sur les mobilités d’un adolescent. Dans une 2ème étape, les élèves transposent en schéma un texte sur les mobilités saisonnières en France. Dans une 3ème étape, les élèves transposent en un croquis un texte sur les migrations concernant Mayotte.
GÉOGRAPHIE MONDIALE DES POPULATIONS par Jean-Paul SARDON
La population des continents et des États en 2022 : quel bilan des conséquences de la pandémie Covid-19 ?
L’OMS a estimé à 14,9 millions de décès supplémentaires provoqués, directement ou indirectement, par la pandémie Covid-19, soit 12% de l’ensemble des décès entre le 1er Janvier 2020 et le 31 Décembre 2021. La variabilité de l’excès de mortalité n’est pas le simple reflet de l’importance de la pandémie, mais traduit d’abord les différences de structure par âge et les inégalités de développement économique et social.
Ces décès supplémentaires se sont traduits, pour l’ensemble de la planète, par une baisse de l’espérance de vie à la naissance de plus d’un an et demi entre 2019 et 2021, qui se retrouve à son plus bas niveau depuis 2012 (71,4 ans). Cette baisse a touché toutes les régions du monde, à de rares exceptions près.
Les effets de la pandémie se retrouvent directement sur les taux de mortalité et également sur l’accroissement naturel, alors que, pour la natalité, la liaison n’est pas aussi nette. Pour l’ensemble de la planète, l’indice de fécondité serait stable depuis 5 ans à 2,3 enfants par femme. Dans toutes les régions, la fécondité est soit en baisse, soit stable. Ces écarts de fécondité, associés aux différences dans le degré de vieillissement de chacune des régions, se reflètent dans les perspectives de population. Ainsi entre 2022 et 2050, la population de l’Afrique pourrait être multipliée par 1,75 contre 1,12 pour l’Asie et 1,14 pour l’Amérique. Pendant ce temps, la population de l’Europe diminuerait de 2%. Toutes ces données, y compris les effets de la pandémie Covid-19, confirment donc la fragmentation démographique du monde.