La France en 2018 : un état des lieux
Cette première partie dresse donc un état des lieux du pays en évoquant la démographie : la population est assez stable avec 67 millions d’habitants. Les cartes intègrent le nouveau découpage territorial. Malgré la baisse de la fécondité, la France reste le pays le plus fécond de l’Union européenne mais elle vieillit également car la part des moins de 20 ans se situe à environ un quart contre un tiers dans les années 80. L’atlas revient ensuite sur un historique de ces évolutions. Si la France est la cinquième puissance mondiale, elle est de plus en plus une société postindustrielle. Après avoir connu une hausse de 1980 à 2007, l’emploi public se stabilise avec un salarié sur cinq qui est fonctionnaire. L’atlas propose d’autres éclairages sur « Les Français et la religion » ou encore un focus sur les élections de 2017. Les auteurs s’interrogent sur le phénomène de l’abstention. Le terrorisme est abordé en le resituant sur un temps long. La partie se termine sur une ouverture qui évoque brièvement les Jeux Olympiques prévus à Paris en 2024.
Les grands enjeux économiques et sociaux
Juger la durabilité d’une reprise économique est toujours périlleux et c’est pour cela que cette première contribution l’aborde en l’assortissant d’un point d’interrogation. Le PIB a certes progressé de 1,7 % en 2017, mais ce n’est qu’un indicateur parmi d’autres. Depuis la crise de 2008, la dette publique a augmenté jusqu’à atteindre plus de 95 % du PIB en 2014. L’atlas passe ensuite en revue un certain nombre de domaines comme le poids de l’agriculture française qui reste la première de l’Union européenne. Plusieurs secteurs comme les pôles de compétitivité, l’industrie du luxe ou le tourisme sont passés en revue. Des interrogations demeurent comme l’insertion par l’école, la difficile entrée des jeunes sur le marché du travail ou le défi de la pauvreté. On peut signaler un article très utilisable en classe sur l’accès à la santé au-delà des préjugés. La France dispose de 6,2 lits d’hôpital pour 1000 habitants ce qui la place au 11ème rang mondial, sachant que le Royaume-Uni affiche un nombre de 2,7.
L’enjeu du développement durable
Cette partie de l’atlas envisage principalement l’énergie et l’agriculture. Une double page rappelle d’abord l’originalité française puisque les centrales nucléaires produisent 77 % de l’électricité, avec une moyenne d’âge de trente ans pour les réacteurs. L’enjeu de la transition énergétique fait l’objet d’une double page, en soulignant la montée en puissance de l’énergie éolienne et la potentialité que représente le solaire. L’atlas propose d’ailleurs un focus sur Fessenheim, la plus vieille centrale. Du côté de l’agriculture, une contribution se pose la question du développement durable. Fin 2016, les exploitations bio couvrent 1,5 million d’hectares et représentent 7,3 % des exploitations françaises. La partie se conclut sur l’épineux cas du glyphosate.
La France, l’Europe et le monde
Changeant d’échelle, cette quatrième partie cherche à mesurer la place de la France sur l’échiquier mondial. Les auteurs rappellent quelques aspects de la puissance comme le réseau diplomatique ou encore la puissance militaire. Le soft power à la française n’est pas oublié, qu’il s’agisse de culture à travers les musées ou encore de francophonie. Au passage, cet article, sans doute plus récent, acte cette fois une sixième place économique mondiale. Les autres contributions réinterrogent la notion de « pré carré français en Afrique » ou proposent un focus sur la Nouvelle-Calédonie. La dimension européenne de la France n’est pas oubliée.
Une France plurielle
Cette dernière partie envisage l’aspect pluriel de la France. Comme le souligne l’introduction du thème « le rapport à l’immigration connait d’ailleurs une véritable mutation, tant dans la réalité des flux que dans l’approche de l’opinion publique ». Les différents articles fournissent des chiffres indispensables au débat : en 2015, la France a accueilli 256 500 immigrants sur son territoire, ce qui la place au 5ème rang. On peut signaler une très intéressante double page sur « Les territoires de l’immigration » à travers quatre cas de grandes villes françaises, et une autre très originale sur « Les sportifs, reflets des vagues migratoires » qui compare, par exemple, l’équipe de football de 1938 et celle de 1998. L’article a la bonne idée de dépasser ce cas souvent très mis en avant pour parler des autres sports dont le rugby.
Ce grand atlas remplit parfaitement ce qu’il annonce à savoir présenter l’actualité française en 150 cartes. C’est un ouvrage très synthétique et très pratique qui trouvera toute sa place, par exemple, dans un laboratoire d’histoire-géographie.
A feuilleter ici pour le découvrir.
© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.