Que deviennent les terres excavées lors de chantiers de grande envergure ?

 

C’est à cette question que la photographe et enseignante à l’IEP Paris Anne-Marie Filaire tente de répondre dans ce beau livre en s’étant mise en quête de capturer le moment de la réception des terres creusées pour aménager le Grand Paris sur des sites périphériques de la capitale.

 

On découvre au détour de ces 200 pages de clichés originaux un environnement étrange composé de boue, de brouillard, de sécheresse et où l’habile ballet des camions (jusqu’à 500 par jour) n’a de cesse de sculpter la terre selon un protocole précis devant laisser le sol stable.

 

Au fil du temps, ces nouveaux espaces se transforment et livrent leurs avantages (barrières anti-bruits, terrains de plantations) reconfigurant ainsi les paysages et questionnant les géographes sur le brouillage des frontières entre villes et campagnes.

 

De quoi également interroger, comme l’évoque le président d’ECT (la société exploitante), Laurent Mogno, les géologues du futur qui pourront réfléchir à l’origine des sols suite à un tel brassage.