L’ouvrage de John Prados est extrêmement détaillé, une mine d’or pour les passionnés des services secrets. Plus rude pour les novices…
Introduction
Préface
L’auteur effectue un retour sur la visite de Donald Trump à la CIA en 2017. Il analyse les rapports conflictuels entre le chef de l’Etat et la CIA.
Afin d’aider de lecteur, on apprécie la liste des directeurs depuis 1946, ainsi que les sigles et les acronymes.
Prologue
Entre explication très détaillée et mise en récit, John Prados analyse les actions et exactions de la CIA à la suite des attentats de 2001, mettant en exergue la torture, les omissions volontaires de l’agence face la justice et à la presse.
« La maison qu’Allen a bâtie »
Ce chapitre présente le rôle de la CIA et le contexte de sa création en 1947.
On peut souligner que les missions de l’agence centrale de renseignement :
- la production d’analyses et le rapport de renseignements
- la réalisation d’activités d’intérêt commun
- l’espionnage et les opérations secrètes
Zélateurs et intrigants
Ce chapitre porte sur les actions de la CIA en Extrême Orient et en Asie du Sud Est, durant les années 1950.
La mission de la CIA est « d’encourager et d’assister les peuples des États à résister à leur gouvernement dominés par les Soviétiques ».
On comprend d’ailleurs, l’impact de la CIA durant la guerre Froide.
Etoiles et météorites
L’auteur explique l’organisation à travers le monde. Entre autre, l’organisation en réseau, ou plutôt en galaxie.
On peut souligner le rôle de Jennifer Matthews et l’analyse intéressante, de l’implication de la CIA au Liban.
Crises
Après une avancée dans le chapitre précédent et la présidence d’Obama, l’auteur en revient à la crise de Cuba, de la brigade 2506 et la potentielle tentative d’élimination de Fidel Castro.
Le bilan peut être résumé ainsi : » les opérations de l’Agence sont acceptables dans la mesure où elles respectent la loi. »
Les consiglieri
Cette partie met en avant la puissance juridique de la CIA avec ses directeurs et les rapports avec les présidents Nixon et Reagan.
Une phrase a marqué mon esprit et, est l’essence même des actions de la CIA durant les années 1970-1980.
Il s’agit de l’adage de William Casey, directeur de la CIA ( 1981-1987) : » Ne me dis pas que ce n’est pas légal, trouve-moi un moyen légal de le faire. »
Les shérifs
Ce chapitre s’intéresse à la place des femmes, réelle mais limitée, dans la CIA. Les figures de Miss Page, Virginia Hall Goillot ou encore Janine M. Booker sont présentées.
Un chapitre nécessaire, qui rend compte du poids des agents féminins et de leur importance dans cette cellule mondialement développée.
Le cavalier sans tête
A partir de ce chapitre, commence, selon moi, la descente aux enfers de la CIA, via l’analyse de John Prados. En présentant Helms, l’ESPION de la CIA dans les années 1960-1970.
Un médiocre exorciste
A la suite de la chute du communisme la CIA évolue. Tel est le constat de l’auteur, avec l’arrivée de GeorgesTenet ( directeur de 1997 à 2004) , le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade et l’invasion en Irak.
Le spectre de la torture
Les années 2000 sont marquées par l’arrivée de Porter Goss et l’attaque du New York Times envers la CIA au sujet de la torture. On apprend notamment, la destruction des vidéos d’archives par José Rodriguez (prouvant l’utilisation de la torture et la pression psychologique), l’utilisation des drones depuis les années 1980 dont le Predator .
Le Hollandais volant
John Prados, relate en détails les rapports entre la CIA et les présidents américains des années 2000, l’arrivée de Leon Panetta, l’ouverture des archives, la découverte des prisons secrètes et de la torture par la CIA.
Les actions de Barack Obama déplaisent fortement aux agents de la CIA, mais le glas de l’agence sonne, selon l’auteur avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir : » La CIA a débuté sa plongée dans les ténèbres à un moment particulièrement traumatisant pour les Américains. »
Le couperet tombe avec la dernière phrase de l’ouvrage : » Dès lors, la catastrophe paraît inévitable. Il ne reste peut-être plus qu’à s’y préparer.’
Pour l’auteur, la présidence de Donald Trump est l’anéantissement de la CIA, déjà longuement amorcée.
Cet ouvrage sera sans nul doute passionnant pour les férus d’histoire militaire, de géopolitique. Pour les professeurs d’HGGSP en terminale, cette source peut être exploitée pour l’axe 2 La connaissance, enjeu politique et géopolitique et le jalon suivant « Le renseignement au service de États : les services secrets soviétiques et américains durant la guerre froide. »