La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique »

La revue « Chroniques d’Histoire Maçonnique » – ou CHM pour les initiés – (publiée depuis 1982) sera désormais présentée par le service de presse des Clionautes, dans le cadre de la Cliothèque. Cette revue réunit des travaux de chercheurs français (pour la plupart) sur les évolutions historiques de la Franc-Maçonnerie française, liée à la plus importante obédience française : c’est-à-dire le Grand Orient De France ou GODF. L’abonnement annuel à la revue Chroniques d’histoire maçonnique comprend 2 publications par an expédiées en décembre et juin. Cette revue est réalisée avec le concours de l’IDERM (Institut d’Etudes et de Recherches Maçonniques) et du Service Bibliothèque-archives-musée de l’obédience du Grand Orient De France (GODF). L’éditeur délégué est Conform Edition.

« Chroniques d’Histoire Maçonniques » n° 73 (2014-1) : Histoires de Loges
Ce numéro est composé de 7 articles et comporte les rubriques habituelles : Etudes (2 articles), Dossier (2 articles), Portraits (1 article) ainsi que les rubriques additionnelles : Note de lecture (1 article) et Documents (1 article).

ETUDES :

Une société secrète entre deux mondes : la franc-maçonnerie dans les Etats de Savoie (1739-1815) : (Guillaume Bétemps)

Ce premier article, rédigé par Guillaume Bétemps, étudie la franc-maçonnerie dans les Etat de Savoie, au XVIIIe siècle, sous la férule de sa Majesté de Sardaigne. Comme souvent au siècle des Lumières, la situation de la franc-maçonnerie varie en fonction des relations du Souverain avec l’Eglise et de la conjoncture politique internationale.

La guerre des morts : enterrements civils et enterrements maçonniques au Sénégal (1890-1945) (2ème partie) : (Jean-Luc Le Bras)

Ce deuxième article, rédigé par Jean-Luc Le Bras, nous propose la deuxième partie de sa fresque sur les combats symboliques et idéologiques entre « cléricaux » et francs-maçons dans la France coloniale de la Troisième République. L’action se passe dans le Sénégal des années 1920 mais, ce qui est frappant, c’est que ces controverses sont le décalque exact des luttes politiques de la métropole française durant cette période (1920-1945). Cet article se termine par la bibliographie de l’auteur sur son sujet.

DOSSIER : Histoires de Loges

Le dossier est consacré à deux loges dont l’histoire commence dans la deuxième moitié du XIXe siècle et qui ont résisté aux fortes houles et aux tempêtes du XXe siècle. Thierry Rouault – qui est l’archiviste de la loge – nous présente l’histoire de la loge « Thèlème ». Une équipe composée de 3 auteurs (Gérard Constant, Eric Bosle et Christian Conseiller) retrace les vies multiples de « France Maçonnique-Union Fraternelle » née « Bonaparte » en 1862.

Les 150 ans de la loge « France Maçonnique-Union Fraternelle » : (Gérard Constant, Eric Bosle et Christian Conseiller)

Ce troisième article, écrit par Gérard Constant, Eric Bosle et Christian Conseiller, brosse le portrait de deux loges « La France Maçonnique » (1862-1940) et « Union Fraternelle » (1878-1940) qui fusionnent pour devenir la loge « La France Maçonnique et Union Fraternelle » (1944-2013). Concernant la loge « La France Maçonnique » (1862-1940), les auteurs évoquent la période allant du bonapartisme à la République radicale ainsi que la vie dans la loge. Quant à la loge « Union Fraternelle » (1878-1940), les 3 auteurs font référence aux hommes qui ont animé la vie de cette loge ainsi que les ordres du jour et les thèmes traités sans oublier la solidarité, la convivialité et les vœux adressés à l’obédience, le Grand Orient De France (GODF). Enfin, les auteurs de l’article s’attaquent la vie de la loge « La France Maçonnique et Union Fraternelle » (1944-2013) en évoquant quelques dates marquantes concernant l’existence de l’atelier et quelques travaux de loge.

« Thèlème » : Histoire d’une loge atypique du Grand Orient de France : (Thierry Rouault)

Ce quatrième article (écrit par l’archiviste de la loge de « Thélème » : Thierry Rouault) raconte l’histoire « Thélème » : une loge atypique du Grand Orient De France (GODF). Cette dernière fut constituée le 15 mars 1886 et installée officiellement le 28 mai de la même année. Cette loge a fêté son centenaire en mai 1986. Elle a voté en faveur de la mixité en son sein, en mars 2013. Ses archives sont en cours de numérisation : 1.900 tracés (compte rendu des réunions maçonniques) et 1.000 planches seront ainsi gravés sur dvd-rom.

PORTRAITS :

L’énigmatique François de Chazal de la Genesté : (Christophe Chabert)

Ce cinquième article (rédigé par Christophe Chabert) brosse un portrait du François de Chazal de la Genesté (1731-1795), mort à l’âge de 64 ans. De sa lointaine île Maurice, portée aux nues par André Breton et les surréalistes, Malcolm de Chazal (1902-1981) reste un acteur original de la littérature française des années 1950-1960. Dans l’histoire personnel qui nourrissait son œuvre, on attribue une sorte de magister ésotérique à l’un de ses ancêtres francs-maçons : l’énigmatique François de Chazal de la Genesté. Christophe Chabert effectue une enquête serrée en faisant référence tout à la fois à l’homme public et à sa face occulte.

NOTES DE LECTURE :

L’infinitude des blues de Jean Verdun : (Alexandre Dorna)

Ce sixième article, rédigé par Alexandre Dorna, est un compte rendu du dernier ouvrage du franc-maçon Jean Verdun : Rhapsodie en bleu, Edition Dervy, 2013. Outre les témoignages et les réflexions vivantes, parfois autobiographiques, de cet ancien dignitaire maçonniques français, Jean Verdun écrit un récit maçonnique riche en connaissances historiques. En effet, il livre sa signification de l’Art royal (la franc-maçonnerie) en revenant sur l’histoire de ses origines opératives (Grèce antique et Renaissance) et spéculatives (1717 : création de la Grande Loge d’Angleterre, le rôle de la Royal Society dans sa création, etc…).

DOCUMENTS :

L’Ordre des Chevaliers Défenseurs de la Maçonnerie et l’émir Abd el-Kader : (Pierre Mollier)

Ce septième article (écrit par Pierre Mollier) raconte la destinée l’éphémère « L’Ordre des Chevaliers Défenseurs de la Maçonnerie » (1820-1880) qui n’est ni un rite ni un grade maçonniques mais une décoration maçonnique : un ordre de mérite au sein des loges, une sorte de Légion d’honneur maçonnique. C’est un cas singulier dans la franc-maçonnerie française, mais on pourrait trouver des équivalents dans d’autres pays, notamment bien sûr aux Etats-Unis. Dans la première partie du XIXe siècle, le Rite de Misraïm conférait donc ce titre aux Frères qui s’étaient distingués par leurs qualités maçonniques. L’émir Abd el-Kader (1808-1883) fut, peut-être l’un des derniers, mais en tout cas l’un des plus éminents, titulaires de cet « L’Ordre des Chevaliers Défenseurs de la Maçonnerie ».

Jean-François Bérel © Les Clionautes