Bernard Crochet, journaliste et historien, est l’auteur de nombreux ouvrages et articles.
Son opus sur le patrimoine industriel aux éditions Ouest-France, paru en 2015, est aujourd’hui distribué à un coût plus modique que celui qui était initialement proposé, ce qui a été l’occasion de le croiser sur les étals de la grande distribution et de plonger dans sa lecture.
En introduction, l’auteur rappelle l’importance du patrimoine industriel français et une mise en valeur de ce dernier relativement récente. C’est en effet seulement à partir de 1976 que s’organisent de véritables politiques en faveur de ce patrimoine protéiforme puisqu’il regroupe, de manière absolument non exhaustive, verreries et filatures, fonderies et ateliers, installations houillères et parfumeries…
Après avoir évoqué « l’ère préindustrielle » française et l’industrialisation des XIXe et XXe siècles, B.Crochet organise son propos autour de neuf grands axes thématiques : la métallurgie, les mines et carrières, les centrales et barrages électriques, les industries mécaniques, les arts du feu, l’industrie textile, les industries du papier et de l’imprimerie, l’agroalimentaire et la parfumerie.
Cette grande organisation par secteurs est ensuite déclinée en regroupements régionaux avec, pour chaque site retenu, une notice claire présentant de manière circonstanciée l’histoire et le devenir de l’industrie évoquée.
Les grandes rubriques contiennent également des encarts en vue d’offrir des éclairages supplémentaires sur certaines des grandes productions mentionnées, à l’instar de la dentelle de Calais ou de la porcelaine par exemple.
Relever tous les sites décrits par l’auteur tiendrait assurément de la longue liste à la Prévert. Tout au plus peut-on, parmi les plus emblématiques (mais c’est là un jugement totalement subjectif), mentionner les extraordinaires Familistère de Guise et Saline royale d’Arc-et-Senans, le centre historique minier de Lewarde (Nord), les bâtiments de la chocolaterie Menier de Noisiel ou encore, à Fécamp, le musée de la Bénédictine.
Nombre de bâtiments présentés dans l’ouvrage sont devenus des musées ou des lieux à vocation culturelle mais certains ont connu une « deuxième vie » pour le moins originale, comme l’ancienne usine textile Motte-Bossut de Roubaix qui accueille désormais le Centre des archives du monde du travail (le bâtiment vaut véritablement le détour), les grands moulins de Pantin devenus des bureaux ou encore l’ancienne imprimerie du journal l’Illustration à Bobigny qui abrite l’université Paris XIII.
L’ouvrage de B.Crochet est très bien illustré, avec des photographies de grande qualité et il est d’une lecture particulièrement agréable.
Il remplit parfaitement son cahier des charges, celui de constituer une première découverte du patrimoine industriel de la France et peut servir, à l’occasion, de support pour l’organisation de futures sorties pédagogiques.
Grégoire Masson