Avec cette histoire du christianisme publiée à la documentation photographique, la documentation française et l’institut européen de science des religions achève la présentation des trois grandes religions monothéistes qui a commencé il y a trois ans. Après l’histoire du judaïsme et celle de l’islam, c’est donc le christianisme qui est présenté dans cette collection déjà ancienne et pourtant toujours utile.
Ce numéro est accompagné, comme les autres d’un dossier de transparents et d’une proposition de travaux destinés aux classes de sixième réalisée par Charles Mercier.

Traditionnellement, la collection commence par une mise au point scientifique sur le sujet, rédigée par Anna Van den Kerchove. En 15 pages l’auteur dresse un tableau de l’évolution du christianisme qui sera sans doute bien utile pour se rafraîchir la mémoire sur des questions comme les querelles trinitaires ou sur la lutte de la papauté pour ce débarrasser de la tutelle impériale. C’est d’ailleurs le problème principal cette première partie qui est à notre sens un peu trop déséquilibrée en faveur du christianisme latin. De la même façon pour la présentation des temps contemporains, l’évangélisme et un peu trop rapidement traité et sur la renaissance actuelle de l’église orthodoxe l’on ne voit que quelques allusions. Certes en 16 pages l’exercice qui vise à présenter 2000 ans d’histoire religieuse n’est pas facile, mais il semble que les auteurs des histoires de l’islam et du judaïsme y soient mieux parvenus. cela n’ote rien à l’intérêt de cette publication. Il est évident aujourd’hui que les chapitres des programmes qui sont consacrés aux questions religieuses sont certainement les plus difficiles à traiter. Pas forcément parce que de nouvelles guerres de religion sont à craindre, mais parce qu’il n’est pas évident de traiter avec des mots simples des questions complexes. Pour nuancer ce qui a été dit plus haut à propos du déséquilibre en faveur du christianisme latin, il convient d’évoquer la demie colonne de la page 10 consacrée à la division du monde orthodoxe entre le XIIe et le XVe siècle.

Les thèmes et documents (pages 17 à 63) présentent différents sujets qui permettront aux professeurs de parfaire leur formation sur des questions parfois mal connues. On appréciera notamment la présentation des Évangiles, canon et apocryphes, qui devrait permettre de répondre aux questions des lecteurs du Da Vinci code. Il y en a toujours dans certaines classes ! On apprend également que ce sont les textes de Paul qui ont été rédigés 15 à 20 ans avant le premiers Évangiles attribués à Marc. Deux extraits des Évangiles de Thomas de celui de Jacques devraient permettre aux professeurs de varier les extraits de textes qu’il présentent, encore une année en classe de seconde avant le changement de programme de l’an prochain. Pour ce qui relève de la liturgie et des lieux de culte, il aurait été souhaitable de favoriser au niveau de la mise en stage la présentation de l’iconostase pour le culte orthodoxe. Certes, photographier les icônes n’est pas spécialement recommandé, mais la petite photo de l’église de la transfiguration ne rend pas vraiment compte de l’importance de la barrière que l’église orthodoxe établit entre le peuple et le sacré.
L’ensemble des thèmes présentés dans la seconde partie, pratiques et symbole, permet bien entendu de disposer de mise au point précises et actualisées sur les sujets que l’on est forcé d’évoquer. De façon très opportune, dans la partie consacrée au christianisme dans le monde l’auteur fait le choix de présenter le statut des femmes dans les églises catholiques et protestantes, mais rien n’est dit sur la justification théologique qui exclut les femmes du sacerdoce dans le catholicisme et dans l’orthodoxie. Le thème de la laïcité est également traitée mais l’iconographie semble un peu décevante. On aurait peut-être pu trouver un document d’accroche plus riches qu’une simple affiche manuscrite de la libre pensée, reprenant la célèbre phrase de Victor Hugo : « je veux l’État chez lui et l’église chez elle. »
Pour terminer ce dossier, les églises orthodoxes actuelles sont présentées et la nomination du nouveau patriarche de l’église orthodoxe russe, le 27 janvier 2009, est l’objet d’un développement précis sur la symbolique de ce rituel complexe. Le document sans doute le plus significatif de ce dossier et à notre sens celui qui montre une de ces églises évangéliques américaines, la crystal cathédral, une megachurch en Californie. Cela donne une idée de la puissance économique du courant évangélique même si l’on aurait pu parler également de son impact du fait de la télévision

Aux fondements

Du judaïsme au christianisme
Paul, Augustin et la grâce
Canon et apocryphes
Les langues de la Bible chrétienne
Credo et dogmes
Sacrements
Enfer, purgatoire, paradis : la vision de Dante

Pratiques et symboles

Liturgies et lieux de culte
Ministres du culte
Monachisme
Martyrs
Reliques et pèlerins
Mystiques Christ et croix
La figure de Marie

Christianismes dans le monde

Le christianisme et les images Le statut des femmes
Les Églises et le monde moderne Les papes et le Vatican
Les Églises et l’État : la laïcité en France Les Églises orthodoxes aujourd’hui
Aux États-Unis, megachurches et renouveau évangélique Christianismes dans le monde