Ce petit livre de 98 pages est une réédition d’un texte de 2005, issu d’un cycle de trois conférences prononcées en 2004 à la BNF.

Pour une histoire de la sensibilité au temps qu’il fait.

Le temps qu’il fait ou qu’il va faire est l’un des sujets d’intérêt les plus répandus en société. Alain Corbin s’intéresse à l’histoire des modalités de l’attention au temps qu’il fait, à la culture sensorielle, aux représentations et modalités de l’appréciation ainsi qu’à l’histoire des politiques liées au temps.
Alain Corbin dresse une liste d’interprétations du ciel, allant des mystérieuses apparitions divines ou sataniques aux interprétations scientifiques du XIXème siècle.

Le temps qu’il fait est, depuis longtemps, réputé avoir un impact sur la santé et sur les caractéristiques des personnes. Alain Corbin passe en revue les différentes représentations du climat et de ses impacts supposés sur la santé. Il explique également le glissement des sensations et des représentations concernant les espaces (montagne, forêt…), de la détestation à la fascination, par l’attention accordée aux météores.

Le temps qu’il fait appartient bel et bien à la culture sensible et à l’histoire.

L’émergence du désir de rivage ou la spécificité d’une forme de fascination de la mer

Alain Corbin parle de la mer, ou plutôt du littoral. La haute mer et les profondeurs ont longtemps été synonymes de mystères et de dangers.

Le désir de rivage prégnant dans l’Antiquité romaine disparaît ensuite pour un millénaire. Un basculement de la perception de la mer s’opère au XVIIème siècle. La mer devient un spectacle, « on va voir la mer ».

Alain Corbin s’interroge sur ce qui autorise et conditionne l’appréciation sensorielle directe de la mer, en insistant sur l’impact de la théologie naturelle.

« L’invention de la mer » tient aussi au développement du bain de mer curatif, dans des eaux froides et agitées. Alain Corbin explique ensuite que si le goût des rivages en Occident a perduré et s’est accru depuis 2 siècles, il a évolué et n’a pas été uniforme. Enfin, il soulève les difficultés et les pièges de l’étude de la mer en histoire culturelle.

Réflexions sur l’eau douce, l’eau salée et leur histoire

Alain Corbin relève tout d’abord la multitude des formes de l’eau douce et de ses représentations dans l’imaginaire. Il mentionne par exemple le rôle essentiel de l’eau dans toutes les cosmogonies occidentales. Il s’intéresse ensuite à la dualité eau douce / eau de mer, et aux rôles bienfaisants ou malfaisants supposés de chacune. L’imaginaire est essentiel dans la construction de ces représentations.
Alain Corbin montre ensuite l’importance de l’eau active dans le développement urbain au Moyen Âge.

Alain Corbin se penche dans cet ouvrage sur notre rapport à la météorologie, à l’eau et à la mer, dans une visée d’histoire culturelle et sensorielle.