En un peu plus de 200 pages Madeleine Michaux propose une histoire du Moyen Age. Elle a déjà dirigé et écrit plusieurs ouvrages scolaires à destination de la jeunesse.

Sept entrées sont proposées pour approcher la question : politique, religions, société, économie, guerres et calamités, sciences et techniques et civilisation. Pour chacune des entrées, on trouve quelques lignes introductives et une chronologie. A l’intérieur de chacune de ces entrées, quatre ou cinq déclinaisons sont proposées. Ainsi pour la société, on peut entrer par quatre chapitres à savoir justice, ordres, vassalité et ville.
Ensuite chaque chapitre est organisé sur six ou sept pages. On trouve aussi tout au long du livre des encarts avec des définitions de vocabulaire. Enfin, des petits dessins agrémentent le texte. Chaque entrée se termine par quelques lignes de synthèse.

 

Cette structure permet-elle une bonne approche de la question ? Autant dire que les entrées ne brillent pas par leur originalité, mais tel n’est pas l’objectif de ce genre de collection. Reconnaissons qu’en 200 pages, beaucoup d’aspects sont évoqués et permettent une bonne découverte du Moyen Age.
Le premier reproche, c’est la structure par entrées qui parcellise forcément l’approche. La structure du livre peut en effet poser parfois problème : pour savoir ce qu’est l’apanage, il faut consulter à la fois la page 15 et 23. De même pour appréhender la période des Croisades, il faut croiser les chapitres pour n’avoir pas seulement une vision guerrière. Certes l’auteur explique que cette période des croisades est aussi le moment d’échanges, mais de façon très succincte. Il faudrait peut-être un système d’astérisques de renvoi entre chapitres pour améliorer la lecture.

L’autre souci du livre, c’est d’aborder une longue période comme le Moyen Age où il est difficile d’y voir une histoire d’un bloc. Difficile de résumer 1000 ans en quelques pages, difficile de voir des coupures internes. Ce souci est d’ailleurs précisé par l’auteur « même si la vie quotidienne évolue au fil des siècles durant tout le Moyen Age … » d’autant plus que même si on distingue des coupures internes, les travaux de J. Baschet ont remis récemment en question ces idées. Pour en savoir plus, on peut d’ailleurs se référer à son ouvrage « La civilisation féodale » publié en poche à présent.

Ce qui est intéressant ce sont les petits pavés qui synthétisent des éléments en quelques lignes. Ainsi Madeleine Michaux précise des idées intéressantes sur le Moyen Age comme les couleurs. En effet jusqu’au XIII ème siècle, le bleu n’est pas à la mode, puis le voile de la Vierge devient bleu et cette couleur se répand sur les armoiries et les vêtements.
Reconnaissons qu’on apprend plein d’informations comme les armes à plaisance à différencier des armes à outrances. Les premières sont émoussées pour éviter les blessures et les secondes sont faites pour tuer. Madeleine Michaux explique sur le chapitre des croisades qu’on ne part pas toujours car le vœu de croisade peut être aménagé. Le vœu peut être commué si l’on construit ou si l’on arme des navires pour la croisade.

C’est peut- être sur le chapitre sciences et techniques qu’on en découvre le plus, car d’autres thèmes sont, on l’a dit, évidemment plus rebattus. L’auteur intègre ou reprécise des éléments comme le fait que les savants du Moyen Age n’ont pas décrit la Terre comme un disque plat.
Elle précise également comment la vision des pauvres évolue entre le XIII ème et le XV ème siècle. De même les écrouelles sont en fait une maladie chronique qui peut donc connaître des rémissions ce qui explique peut-être une partie des guérisons.

Il s’agit donc au final d’un ouvrage général, nullement suffisant en tant que tel, mais constituant une bonne première approche, donnant envie d’aller plus loin.
Si tel est le cas, son rôle aura été parfaitement rempli. Sur le site de l’éditeur, il est d’ailleurs précisé que cet ouvrage vise à donner des repères, quant à être complet ?

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