Histoires du peuple juif : Collection Arthaud, Septembre 2010.

Marek Halter résume l’épopée du peuple juif en 3 parties, la naissance biblique et historique jusque la destruction du Temple, la diaspora jusque 1948 et enfin l’histoire récente de 1948 à 2009.
Si les deux premières parties sont superbement illustrées et analysées de manière synthétique, avec une analyse originale du royaume juif khazar de 740 à 960, la troisième partie me pose plus de problèmes…

En effet, contrairement à son beau roman La mémoire d’Abraham qui couvrait l’histoire du peuple juif de la dispersion au ghetto de Varsovie en 1943, Marek Halter est ici prisonnier de ses analyses sur l’antisionisme et passe beaucoup trop vite sur les véritables souffrances du peuple palestinien.
Il considère que l’antisémitisme classique est en régression, mais il pense qu’il est remplacé par un antisionisme radical venu de l’extrême gauche mais également un antijudaïsme venu des mouvements islamistes.
On peut considérer que l’argumentation est un peu faible, car si on peut condamner les dérives du 9/09/2001 à Durban en Afrique du Sud, il me semble qu’on ne peut écarter d’un revers de main toutes les graves dérives de l’État d’Israël de 1967 à 2009. Celles-ci sont d’ailleurs actuellement condamnées par la justice israélienne, à propos des pratiques de Tsahal, lors de l’opération Plomb durci, menée contre la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009.

Certes, Halter,en travailliste convaincu, critique Ariel Sharon et les outrances du Likoud, mais il évacue un peu vite les erreurs graves des successeurs de Rabin : Ehud Barak et Shimon Peres.

En bref Marek Halter est convaincant sur le passé, mais trop convaincu sur le présent récent. Les historiens qui cherchent une certaine objectivité ne peuvent que désapprouver une version partiale et partielle de l’histoire d’Israël, en particulier de 1995 à 2009. Comment ne pas voir que le peuple persécuté est devenu persécuteur ? Il me semble que l’antisionisme n’est pas toujours et forcément synonyme d’antisémitisme moderne.

© Marc de Velder. 2/11/2010.