Pour cette vingtième édition des Photaumnales, dont l’aire de diffusion reste, pour l’essentiel, le département de l’OiseFestival de Photographie Beauvais et Hauts-de-France – Du 16 septembre au 31 décembre 2023 et la ville d’Amiens, le sport est mis à l’honneur à travers une large sélection de travaux d’artistes traitant principalement de cette thématique.
Le très beau catalogue de cette vingtième édition se fait le reflet de la qualité des travaux exposés et permet, comme à l’accoutumée, de découvrir de nombreux talents, nouveaux ou confirmés.
Dans l’article « miroirs du sport, d’épreuves en libertés », il est rappelé (p.41) que « la pratique sportive a de tout temps inspiré les peintres, dessinateurs et sculpteurs, et les photographes à leur suite. Tantôt perçu comme un prétexte à fabriquer des corps empreints de l’idéal antique, ou comme un défit technique à retranscrire le mouvement en deux dimensions, le sport s’est imposé comme un sujet de choix. Il est aussi le reflet de l’Histoire et des profonds changements qui animent la société depuis la fin du XIXe siècle, des heures sombres de la montée des régimes totalitaires où il est érigé en slogan patriotique et peut-être synonyme d’enfermement, aux temps joyeux, où l’exercice physique rime avec liberté et devient l’affaire de tous, notamment des femmes ».
Dans le cadre de la sélection opérée par les organisateurs de la manifestation, nous évoquerons plus spécifiquement, et ce de manière totalement subjective, les travaux intitulés « Folding » de Guillaume Martial (avec des photos d’un grand humour confinant presque à l’absurde. Voir la page quatorze du catalogue), « La Chute » de Denis Darzacq (avec un magnifique cliché, reproduit page six du fascicule, captant « l’instant d’un saut »), « Look Mama I’m dancing » de Céline Villegas sur l’univers de la natation (page vingt-huit ) et « Imilla » de Luisa Dörr (page huit.).
Cette dernière photographe a réalisé un très beau travail sur des jeunes femmes boliviennes, pratiquant le skateboard et résidant à Cochabamba, troisième ville du pays (l’affiche de la vingtième édition des Photaumnales figurant ci-dessous reprend l’un des clichés de Luisa Dörr). Ces jeunes skateuses ont décidé de fonder le collectif féminin ImillaSkate, Imilla signifiant « jeune fille » en Aymara et en Quechua. Elles y portent la pollera, une grande jupe volumineuse et traditionnelle, qu’elles revêtent en signe de résistance et dans le cadre d’un message d’acceptation de la diversité et d’inclusion lors de leur pratique sportive.
Grégoire Masson