Depuis 2013, la revue Urbanisme a changé de maquette. Elle entend être la « Revue de référence de ceux qui font la ville, de ceux qui la pensent, de ceux qui l’étudient et plus généralement de ceux qui l’aiment. […] Plus encore que par le passé, la revue veut dépasser les frontières, accueillir des auteurs de tous horizons et appréhender les transformations des villes à l’échelle mondiale. »

Ce numéro trimestriel de l’automne 2021 contient un dossier de plus de 40 pages intitulé « Ingénierie territoriale et urbaine, la grande introspection ». Guillaume LACROIX, ingénieur de recherche à l’Ecole d’urbanisme de Paris, commence par faire une histoire de l’ingénierie urbaine. Elle renvoie en premier lieu à la Renaissance où la figure de l’ingénieur est définie comme un constructeur à la croisée de la construction civile et de la construction militaire. Depuis 2 siècles, une partie de l’ingénierie urbaine s’est intégrée dans l’appareil technocratique d’Etat, une autre au sein des firmes industrielles et une troisième cherche la voie de son autonomie entre ces deux pôles. Pour Damien AUGIAS, l’ingénierie territoriale constitue un vocable plus récent, levier des politiques de cohésion des territoires et aide aux acteurs locaux. Le professeur Taoufik SOUAMI, professeur à l’Ecole d’urbanisme de Paris, présente ensuite les nouveaux  rôles des ingénieries dans le cadre du développement durable : concepteurs de solutions techniques, producteurs de certifications, fournisseurs de méthode, offreurs de projets clés en main… Le groupe Verdi, par l’intermédiaire de son directeur général, Olivier RENAUD, mais aussi Christophe LONGEPIERRE, délégué général de Syntec-Ingénierie, illustrent comment les professionnels de l’étude et du conseil ont accompagné cette mutation continue des besoins en ingénierie des territoires et des villes. Joël IDT, maître de conférence en aménagement et urbanisme, montre en particulier le rôle de l’ingénieur dans les projets urbains. Enfin, à la fois comme bilan et retour sur le premier article, Nicolas BATAILLE, docteur en études urbaines, tente de définir l’ingénierie par sa pratique, ses activités quotidiennes.

En-dehors de ce dossier, d’autres articles sont très intéressants. Nicolas BRULARD, Véronique KLIMINE, Sophie MULOT, Gilles NOVARINA et Marie-Cécile PINSON présentent un projet d’agri-urbanisme à Saint-Martin-d’Hères, ville de banlieue de la métropole grenobloise. 3 sites y sont identifiés pour développer l’agriculture dans cette commune pourtant fortement urbanisée. L’agriculture doit alors devenir partie prenante d’un véritable écosystème urbain, un élément central dans la mise en place d’une économie circulaire. Dimitri BOUTLEUX et Jean-Christophe CHADANSON nous montrent, par l’exemple bordelais, comment les métropoles repensent leurs stratégies funéraires, en pleine période de pandémie. Enfin, Cyrus CORNUT nous propose un reportage géographique sur la municipalité de Chnogqing.