Le village de Magnat-L’Etrange, qui porte bien son nom, va être le lieu de la quête de Martial qui tente de retrouver la trace d’un ami de son grand-père qui vient de mourir. Seulement, cette bourgade est, comme son nom l’indique bien, très étrange. Ses habitants se sont ligués, apparemment sans raison, contre un homme simple et le persécutent, allant jusqu’à ostraciser et menacer tous ceux qui tentent de l’aider, les chauves-souris, étonnement nombreuses, hantent ses nuits et on soupçonne même la présence… de vampires ! Entre secrets enfouis, animosité, cas de rage, camps militaires, expériences, personnages inquiétants ou surprenants l’ensemble est cohérent et bien construit.
Néanmoins, je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire et ai trouvé le rythme assez lent. Bien que je ne sois passé à côté de cette histoire, j’ai trouvé l’ambiance d’étrangeté, de mystère de paranoïa, de violence latente, d’intolérance et de mystère très bien retranscrite. Ce village devient presque un piège empli de préjugés, de secrets, de suspicion, de relations de pouvoir entre les habitants, mais aussi d’entraide, de résilience et d’émotions. La question du surnaturel apporte du dynamisme au récit.

Une belle réédition d’un grand classique

La Boîte à Bulle propose une belle réédition en couleur de l’œuvre de Simon Hureau, connu notamment pour L’Oasis, un album distingué en 2012 par le Fauve Polar SNCF. Les graphismes sont originaux, à la fois simples et détaillés, avec un côté naïf qui fait écho au caractère de Martial. La palette de couleur utilisée dans les différentes aquarelles est vraiment agréable, poétique et contribue beaucoup au plaisir de la lecture de cet album. Certains passages sans aucun dialogue sont intéressants et contribuent largement à l’atmosphère de cet album.

Pour conclure

Même si je n’ai pas apprécié ce roman graphique à sa juste valeur, je ne doute pas qu’il saura séduire par son originalité, la qualité de son scénario et la beauté de ses graphismes.