Les éditions Fleurus proposent une encyclopédie junior, c’est-à-dire à partir de 9 ans, consacrée aux inventions et découvertes. L’ouvrage est composé de 10 thèmes et embrasse un large champ chronologique. Le tour d’horizon proposé décline les aspects suivants : « observer et découvrir, travailler, plus loin…, plus vite, à l’eau, la conquête de la 3ème dimension, le glaive et le bouclier, plus de confort et de sécurité, de la tête aux pieds, communiquer, et vinrent les loisirs ». On le voit l’offre est large ! Parmi les inventions, on trouve des essentielles et d’autres plus accessoires. Un index par mots clés et un index des inventeurs rend la consultation facile selon les centres d’intérêts.

Texte, images et encadrés

Chaque thème comporte une trentaine de pages. Chaque double page commence par un texte introductif. Il y a parfois des renvois vers d’autres pages du livre. La mise en page est classique et alterne des textes et des images, avec des encadrés sur certains points précis. Il en est ainsi, par exemple, avec celui consacré à Météo France qui explique que cette institution est née d’une tempête de 1854 qui détruisit la flotte française en mer Noire. Des objets sont parfois commentés comme le vélo page 55. Une photographie annotée permet de synthétiser les différentes évolutions, que ce soit le pneu, le pédalier ou encore le dérailleur.

Des rapprochements à travers les époques

L’avantage de cette encyclopédie, c’est parfois de proposer un regroupement sur une double page autour d’un thème. Cela conduit à des rapprochements comme avec la double page consacrée aux « bons petits plats » qui évoque les différents moyens de cuisson à travers le temps et l’espace. C’est forcément succinct mais intéressant en même temps.
De même, une autre double page traite « des voies pavées aux autoroutes ». On circule ainsi de la voie Appia aux autoroutes modernes, où l’on apprendra peut-être que le réseau français est passé de 1400 kilomètres en 1970 à plus de 11 000 aujourd’hui. Si l’on ajoute toutes les autoroutes du monde, c’est la moitié de la distance Terre Lune qui est couverte !

Communiquer oui, actualiser non

Parmi les chapitres qui attirent tout de suite l’attention des enfants, il y a celui consacré à la communication. Il commence par l’invention de l’écriture. Il se poursuit par l’évolution du crayon au stylo bille. Une double page s’intéresse à l’informatique et aux ordinateurs. On découvrira peut-être à l’occasion l’origine du mot bug. En 1947, la première erreur informatique est dûe à un insecte (bug en anglais), coincé dans le culot d’une lampe située dans les circuits d’un ordinateur qui provoqua un faux contact ; le terme est resté.
L’encyclopédie fournit des informations sur Internet, mais il s’agit de données sur l’an 2000. Dans ce domaine, il serait bon d’avoir des informations plus récentes. Sauf erreur, aucune trace d’i pod, pour un ouvrage reparu en septembre 2010. On aperçoit certes un e-book, mais de façon fugace. Le chapitre se révèle donc plus intéressant pour sa remise en perspective du thème que pour son actualisation.

La conquête de la 3ème dimension

Ce chapitre consacré à l’homme et à son appropriation du ciel plait également avec la montgolfière jusqu’aux avions actuels. Le voyage se termine par une évocation de la conquête de l’espace.
Les éléments classiques sont abordés avec Roland Garros, Lindbergh ou encore l’explosion du Hindenburg. Les événements sont certes vus rapidement, mais souvent appuyés d’une image pour aider à les fixer.

L’âge des loisirs

L’encyclopédie se conclut par un chapitre sur les loisirs. Il se livre à un inventaire des jeux avec le jeu d’échecs, le Monopoly ou encore les Lego. Chacun a droit à quelques lignes. Il se poursuit par l’évocation de quelques sports ou encore par la musique. C’est l’occasion d’aborder quelques éléments techniques comme les moyens de restituer le son. Là aussi, le livre semble manquer d’actualisation car aucune référence n’est faite au format mp3 ou mp4 qui est pourtant le quotidien aujourd’hui.

De l’anecdote

L ‘encyclopédie contient son lot d’anecdotes. Ainsi, en plus de celles déjà signalées, on pourra apprendre l’explication du velcro : tout part de l’observation de chardons au microscope. Le suisse Georges de Mestral comprend alors que leurs poils sont en fait de minuscules crochets recourbés. Le terme de Velcro vient donc de la contraction de velours et crochet. On découvrira aussi la raison historique des sens de conduite. On découvrira enfin qu’Adolphe Sax frôla de nombreuses fois la mort avant d’inventer le célèbre instrument. Rudolf Diesel lui, eut un destin tragique. Même si son invention est adoptée à partir de 1897, ses brevets ne lui rapportèrent rien et, ruiné, il se suicida.

Au total, au long de ses presque 300 pages, le livre brasse un large champ chronologique. Il comporte certes des dates, mais il n’est pas toujours facile de se repérer parmi les époques. L’ouvrage parvient à rendre agréable le monde de la science par une approche à la fois par le quotidien et l’anecdote.

© Jean-Pierre Costille