A l’approche des Jeux Olympiques de Paris, les Editions Futuropolis et Gradimir Smudja nous proposent une bien belle histoire, celle de l’athlète noir-américain Jesse Owens.

Né en 1913 en Alabama dans une famille de 11 enfants, petit-fils d’esclave, il est resté célèbre comme le quadruple champion olympique aux Jeux de Berlin battant ainsi en brèche les thèses racistes du régime nazi !

La lecture est, au premier abord, déroutante. Il ne faut pas s’attendre ici à une biographie classique mais plutôt à un conte raconté avec beaucoup de poésie. Et c’est un animal, un chat, confident et ami du jeune Jesse, qui distille ses réflexions à la fois chafouines, humanistes ou drôles afin de former un récit passionnant et original. Et c’est grâce à l’aide de ce félin que Jesse Owens va tracer son propre chemin en courant, car Jesse a toujours couru, poursuivi par des sauterelles, les animaux de la ferme, des policiers, les membres du Ku Klux Klan et enfin des athlètes !

Un parcours qui le mènera à Berlin, où il remportera 4 médailles d’or et se liera d’amitié avec l’athlète allemand Luz Long, avant de connaître un retour difficile dans son propre pays alors même que le président Roosevelt refuse de le recevoir de peur de froisser ses électeurs du Sud. Il faut attendre 1976, pour que le président Gérald Ford, après les Jeux olympiques de Melbourne, lui rende hommage pour ses exploits passés et son courage. 

Les dessins subliment ce conte sportif et humaniste grâce aux traits de crayon et de génie de Gradimir Smudja. Il réussit à nous plonger dans l’Amérique ségrégationniste où le jeune Jesse va devoir relever de nombreux défis afin de franchir les obstacles qui se dressent devant lui. Les planches sont splendides, parfois de véritables tableaux qui ne sont pas sans rappeler les œuvres de Norman Rockwell. Et les couleurs ! Et cette lumière ! Un vrai plaisir pour les yeux.