Dans cet ouvrage, l’auteur décide de revenir sur le début de carrière d’une des légendes de la country et du rock américain, Johnny Cash. Pour cela, l’auteur, qui est aussi le dessinateur, prends deux axes : tout d’abord, suivre l’enfance et le début de carrière de Johnny Cash, et en parallèle celui d’un prisonnier, Glen Sherley. Tout cela, pour arriver à un moment forts de la carrière de Johnny Cash, un concert donné dans l’un des pénitencier, les plus célèbres du pays, Folsom en Californie.

Pour Johnny Cash, l’enfant est difficile. La famille, nombreuse et très modeste, travaille dans les champs de coton. Les journées alternent entre le ramassage dans les champs, les prières et la détente près de l’étang. Seule et unique éclaircie qui transforme la vie du petit Johnny, la rencontre d’un voisin, Pete, qui lui apprend la guitare.

L’apprentissage de la musique, auquel s’associe vite une voix extrêmement particulière, lui permet d’avoir de nouveaux rêves, notamment celui de réussir dans la musique.

Glen Sherley est quant à lui un criminel, dont les séjours en prison sont extrêmement nombreux en raison de vols et de braquages. Ces derniers lui valent une incarcération à la prison de Folsom, où il va écrire une chanson qui sera repris par Johnny Cash : Greystone Chapel. Une partie de la BD montre l’importance de la musique pour sa survie mentale en prison: c’est un échappatoire nécessaire.

La majeure partie de l’ouvrage est consacrée à la montée en puissance de Johnny Cash, jusqu’à un concert mythique qu’il va donner à la prison de Folsom, à la fin des années 60, et où il jouera, à la grande surprise de Glen Sherley, le titre Greystone Chapel.

De cette trajectoire fulgurante, l’auteur décide de nous montrer toutes les facettes noires du personnage de Johnny Cash : infidélité, violence, alcoolisme, dépendance aux drogues, destruction de motels… C’est ainsi qu’il ruine progressivement, le cocon familial qu’il s’était construit autour de sa femme, Vivian et de ses filles.

Le point de vue choisi par l’auteur est prenant: les destins croisés, le succès progressif, les drames… Il réussit pleinement à nous faire rentrer dans l’intimité et la psyché de cette figure mythique de la culture musicale américaine. Le dessin, en noir et blanc, rajoute cette dramaturgie et cette ambiance si pesante par moment.

Si le succès est au rendez-vous de cette BD, peut-être l’auteur se penchera-t-il sur la suite de cette carrière si particulière? C’est tout ce que l’on peut souhaiter si un 2e volume est à la même hauteur que celui-là.

Présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur

« Entre ombre et lumière, la vie devenue légende d’un immense artiste. Né en 1932 dans le sud des États-Unis, le jeune JR grandit dans une famille pauvre, travaillant dans les champs de coton. Il commence la guitare lors de son service militaire en Allemagne et, de retour au pays, enregistre ses premières chansons.

Dès 1955, il est repéré et connaît rapidement un grand succès populaire et artistique. Mais au cours des années 60, il plonge dans l’alcool et la drogue, révélant une personnalité torturée et auto destructrice. Son mariage avec June Carter en 1968 lui apportera un début d’équilibre dans sa vie privée et professionnelle, puisqu’elle est aussi une très célèbre chanteuse country.

Surnommé l’homme en noir, Johnny Cash a, toute sa vie durant, navigué sur le fil du rasoir, entre les excès, la violence, la destruction et la musique, l’amour, le succès. Une personnalité complexe, qui, si elle l’a souvent fait chuter, l’a toujours poussé à se relever, encore et encore. »

Présentation de l’auteur et du dessinateur sur le site de l’éditeur

« Reinhard Kleist, né en 1970 près de Cologne, vit et travaille à Berlin. Actif depuis une vingtaine d’années sur la scène BD allemande, il réalise également des illustrations pour la presse et le cinéma. Il est lauréat de plusieurs prix, notamment pour Cash, roman graphique consacré à la vie du chanteur américain Johnny Cash.

Puis, après un voyage à Cuba en 2008, Reinhard Kleist raconte l’histoire contemporaine de l’île dans Castro. Il s’intéresse ensuite au destin tragique d’un déporté juif de la Seconde Guerre mondiale (Le Boxeur), avant de retourner vers la musique avec son album consacré à Nick Cave. »