La 5ème aventure de Kathleen, l’intrépide hôtesse de l’air belge
Le lecteur a déjà suivi l’héroïne dans sa ville natale, Bruxelles, pour l’exposition universelle de 1958, sur les traces du passé pendant la guerre (Bruxelles 43) ou encore lors de l’incendie du plus grand magasin bruxellois (Innovation 67). Kathleen quitte cette fois son pays pour des vacances en amoureux sur la Côte d’Azur. Sur le chemin du retour, qui s’effectue avec ces trains-couchettes chers aux vacanciers, elle rencontre une mystérieuse violoniste berlinoise, qui disparaît brusquement. Kathleen devient alors, à son insu, la cible des services secrets est-allemands, en cette année 1961…
Espionnage et Guerre Froide
Loin de la Belgique ou de la Côte d’Azur, c’est à Berlin que Kathleen va mener l’enquête, plus précisément dans la partie Est de la ville, de l’autre côté du mur alors érigé par les autorités est-allemandes. Les décors sont précis, les affiches du parti (SED) couvrent les murs de la partie orientale de la capitale, et la reconstitution est à la « Trabi » près ! Un encart en noir et blanc est l’occasion d’expliquer à Kathleen – ainsi qu’au lecteur ! – la situation particulière de l’Allemagne depuis 1949. C’est à Check Point Charlie que Kathleen a rendez-vous pour franchir le mur, mais rien ne se passera comme prévu…
Une reconstitution soignée
Les lieux et les ambiances sont fidèlement restitués dans un Berlin enneigé, où la suspicion règne. L’album est complété par un dossier documentaire de Patrick Weber, qui brasse les grands thèmes évoqués par cette nouvelle aventure de Kathleen : la construction et la chute du mur (dommage d’avoir commencé par cette dernière dans le dossier), l’âge d’or éphémère des caravelles construites par Sud-Aviation à partir de 1959 ou encore l’opération « Roméo », digne des plus grands films d’espionnage, mise en oeuvre par la redoutable Stasi pour obtenir des renseignements sur l’Ouest. Enfin, une dernière page est dédiée aux fameux trains-couchettes : la ligne empruntée par Kathleen et son fiancé entre St Raphaël et Bruxelles n’ouvre en réalité qu’en 1965, mais « Berlin 65 », cela sonne un peu moins bien !
Un nouvel album agréable à lire, qui montre un autre aspect – moins courant – de l’espionnage et nous lance dans l’aventure aux côtés de Kathleen, ni potiche ni soumise !