Les moments doux est l’adaptation en roman graphique du célèbre roman de Virginie Grimaldi, Et que durent les moments doux, vendu à plus de 800.000 exemplaires.
L’album propose de suivre les destins croisés de Lili, qui découvre la maternité, et d’Elise qui voit ses enfants partir loin d’elle quand ils deviennent adultes et devient « une mère à la retraite ». Alors qu’elle se retrouve seule pour la première fois depuis des années, Elise se demande que faire de sa vie maintenant que ses enfants, autour de qui elle avait construit toute son existence, ne sont plus là. Leur départ laisse en elle un grand vide et sa vie n’a plus aucun sens. Elle doit désormais apprendre à vivre pour elle-même.
Parallèlement, Lili n’est enceinte que depuis sept mois quand son accouchement se déclenche. Sans certitude sur l’avenir de son enfant et pleine de culpabilité, elle doit apprendre à devenir mère. A la maternité, elle se lie d’amitié avec d’autres parents dont les enfants sont nés prématurément. Elle découvre que la maternité est une aventure pleine d’espoirs, d’émotions, de souffrances, d’incertitudes mais surtout de bonheur.
Ce sont les moments doux qui cimentent ces deux histoires, c’est-à-dire tous les temps forts qui construisent une existence et une vie heureuse, malgré ses soubresauts et ses aléas.
Virginie Grimaldi n’est pas qu’une autrice à succès, c’est aussi une romancière qui sait mettre en scène les émotions fortes de notre vie à tous, de notre intimité.
Cette première adaptation d’un de ses romans en bande dessinée est, selon moi, une réussite. Vincent Henry parvient parfaitement à retranscrire cette histoire intimiste, drôle et touchante. L’album retrace fidèlement le scénario du roman. J’ai eu un peu de mal au début à distinguer les histoires des deux femmes. Néanmoins, je me suis très rapidement laissée séduire par la beauté de l’intrigue et la lecture s’est avérée très fluide. Beaucoup de thèmes sont abordés : la maternité et ses difficultés, l’hôpital et le personnel soignant débordé, les accidents de la vie et la culpabilité des parents face aux souffrances de leurs nourrissons, la vie après les enfants, la reconstruction, l’amour, etc.
Toute l’émotion et l’humour de l’autrice se retrouve au travers des superbes planches de Valéria Guffanti qui a choisi des couleurs douces et pastel, qui nous plongent dans une ambiance cocon empreinte de douceur et d’émotions. Les dessins très doux permettent une immersion totale dans l’histoire et de vivre les sentiments des différents protagonistes. J’ai particulièrement aimé l’adaptation astucieuse des couleurs aux différents sentiments.
Pour conclure, je me permets de reprendre les mots de Virginie Grimaldi : « Je suis séduite par le travail de l’illustratrice et du scénariste […]. Je suis très émue, très touchée de voir à quel point ils ont respecté et surtout compris l’histoire que j’avais envie de raconter. C’est très fidèle, avec une touche aussi de leur personnalité. »