Fondée en 2009, la maison d’édition franco-chinoise Fei réalise des bandes dessinées permettant de diffuser la culture chinoise à destination des enfants et des adultes.

Kushi – Tome 1 « Le lac sacré »

Dans la lignée de « la Balade de Yaya« , les éditions Fei proposent de suivre les aventures d’une jeune fille vivant en Mongolie-Intérieure en 1985. Faisant face à Bold, un bandit cherchant à s’accaparer les ressources locales, Kushi est la petite fille d’une chamane (Bayan) qui l’a recueilli sur la pas de sa yourte à sa naissance lors d’une tempête de neige.

Un jeune gaçon maladroit, Tilik, bien qu’effrayé par la chienne de Kushi nommée Khulan, se lie d’amitié avec Kushi. Mettant de côté l’école, Tilik a pour objectif de remporter la course de chevaux et l’épreuve de tir à l’arc lors des fêtes de Naadam.

Kushi surprend trois hommes, dont Bold, en train de pêcher à la dynamite dans un lac sacré. Alertant la chamane et un médecin Han, Kushi fait face au chef corrompu Borchu. Dans l’ensemble, les personnages sont représentatifs de la société en Mongolie-Intérieure. Deux visions de la société se font face : le maintien de l’économie traditionnelle reposant sur l’élevage (le Conseil des Anciens) et les partisans d’une ouverture économique, éducative permettant l’exploitation des ressources (Borchu, Bold). Ce dernier présente un projet secret (page 88) : Bold City.

« Vous les Anciens, vous vivez comme au temps des Khans. Le monde a changé, on n’appartient plus à la steppe. C’est elle qui nous appartient et nos enfants ont besoin de voir autre chose ! » Page 41.

Des vignettes colorées présentent une multitude de paysages de la Chine du Nord, notamment des collines fleuries, une plaine steppique où vivent des léopards des neiges et des gazelles à queues noires. Le concept d’habiter, popularisé par Olivier Lazzarotti, peut être étudié par les enseignants de Cycle 3 en insistant sur la géographie sociale et paysagère de Kushi : les yourtes, le vent, les ruisseaux, les migrations, la colline aux marmottes « invitent à réfléchir sur l’intériorité humaine » (Olivier Lazzorotti, pour Géoconfluences).

Le prochain numéro « la tanière du loup » sort le 21 avril 2017.


En conclusion, une jolie manière d’aborder les mutations au sein de la société chinoise par le prisme d’une minorité.

Pour aller plus loin :

Antoine BARONNET @ Clionautes