Malgré les recommandations de Placidus Dumarais, grenouille expérimentée et sage, de rester en retrait les grenouilles rejoignent le conflit.S’en suit les préparatifs de la guerre puis, une bataille violente et cruelle : « Les armées s’élancèrent avec des chants de guerre et des cris d’intimidation. Le coassement des grenouilles, insupportable, résonnait dans le marais : COOÂÂÂ ! COOÂÂÂ ! COOÂÂÂ ! COOÂÂÂ ! Les souris répondaient avec des couinements : COUUUUIIIC ! COUUUUIIIC ! COUUUUIIIC ! »
Rien n’est épargné, les actes sont virulents, les images sont rouges (des coquelicots !) Chacun joue de ses alliés, loutre pour les souris, crabes pour les grenouilles.
Lorsque tout à coup, dans sa grande sagesse, Placidus Dumarais propose un duel afin d’épargner un maximum de vies. « Un de nous deux survivra aujourd’hui mais, rappelle-toi, personne ne survit vraiment à la guerre. » Sauf, que dans certaines situations personne ne survit…
« De l’étang et des terres qui avaient donné vie et nourriture à tous, il ne restait plus que gadoue et plantes déracinées, corps en putréfaction, pourriture et poison. »

L’objet est magnifique, le jeu des couleurs, selon les « camps », selon les étapes dans le récit est particulièrement bien orchestré. La guerre n’est jamais belle, elle ne l’est pas plus dans ce livre, mais cet ouvrage permet d’appréhender ce sujet grave de bien meilleure façon que les images médiatiques.
En bref, un beau volume pour jeune lecteur qui se pose des questions sur le monde des « grands ».


