Les deux entités naturelles, l’Escaut, tourné vers la mer et la Meuse vers la forêt, sont, dès les origines, rejointes par nécessité de coopération économique. Cette unification est poursuivie sous les Ducs de Bourgogne, sous Charles Quint…jusqu’au XVIème siècle où la rupture religieuse entraine l’opposition économique.
Véritable champ de bataille de l’Europe, la Belgique stabilise ses limites en 1713 avec le traité d’Utrecht, le fait d’avoir été un point de passage obligé fait aspirer les habitants à une certaine neutralité.
Lorsque naît l’Etat Belge, la puissance économique est forte des deux côtés mais la monarchie constitutionnelle prend forme dans la violence et symbolise la fin de l’unionisme.
S’ensuit la colonisation du Congo sous le regard d’une population pas forcément enthousiaste, du moins au départ, puis un grand réveil culturel dans les années 1880 sous Léopold II.
La Belgique est aux premières loges du théâtre des deux Guerres Mondiales et saura sortir de la Seconde par la porte de la construction européenne où Bruxelles aura une place de choix.
Quant aux mouvements identitaires, on peut relever que le flamand a été laissé dans une situation d’infériorité, ce qui a entrainé la création d’institutions et l’introduction de la langue dans l’administration et l’enseignement. Le mouvement wallon, lui, a été plus timide.
La marche vers le fédéralisme est longue et ancre la Flandre dans un modèle de croissance et la Wallonie dans des difficultés. Et si la Belgique vient de fêter l’anniversaire d’un gouvernement qui ne gère plus que les affaires courantes, l’auteur offre une conclusion assez optimiste en montrant que la redistribution des pouvoirs vers le bas s’accompagne plutôt bien de la dynamique d’intégration vers le haut, à savoir l’Union Européenne.
Toujours cette petite allergie aux cartes (une seule !) dans ce format réduit mais onze chapitres pour comprendre l’essentiel de l’histoire de la Belgique ainsi qu’un douzième qui détaille fort bien les rouages de ce modèle belge de fédéralisme.