Il y a trop peu de livres sur la bataille de France de 1940. En voici un touchant, cruel, criant de vérité, de critique, un regard à ne pas manquer avec un dessin juste exceptionnel.
Le soldat Videgrain reste à l’arrière de sa 11e compagnie pour signaler à la Croix rouge où se trouvent les morts de la dernière attaque. Au moment de repartir, le réservoir de sa moto touché lors de l’attaque l’empêche de repartir, va alors commencer une longue marche à la poursuite de sa compagnie. Cette marche va se faire au fil de rencontres toutes aussi intéressantes les unes que les autres.
Velpeau le chauffeur de la voiture du Colonel, elle aussi en panne, qu’il tire avec un cheval.
Un groupe de réfugiés cachés dans le fossé la nuit qui lui demande de s’éloigner au plus vite.
Un médecin militaire au milieu d’un convoi de l’exode.
Un groupe de soldats chargés d’enterrer les morts d’une autre attaque et qui ouvrent des discussions
Un autre soldat, André, aussi à la recherche de sa compagnie pour mener ensemble un bout de chemin…
Une multitude de regards se croisent. Regards sur la littérature, la radio de propagande, les lettrés et les paysans dans la même armée, la même guerre , «mais est-ce la leur ?» entre Videgrain et sa femme qui se disent «que l’on ne peut pas vivre en dehors de l’histoire».
Et tout à coup, juste après avoir aperçu l’armée allemande, ils retrouvent la 11e compagnie. S’ouvre une nouvelle page, en tout cas, un nouveau regard sur la guerre. Les restes de trois régiments sont rassemblés et sabotent leur matériel, dernier ordre du colonel qui depuis est cloîtré dans sa voiture. Il n’en sort que pour rassembler ses hommes et leur délivrer un dernier message…
À lire sans modération, avec curiosité en se laissant porter par le parcours d’Amédée Videgrain et attendre la deuxième partie.