Cette bande dessinée commence en pleine nuit. On suit Guillaume, un journaliste débutant, qui se rend pour la première fois à son travail pour préparer l’édition du matin. Il est 2h30 quand il roule sur le périphérique pour rejoindre sa chaîne.
Découverte de l’équipe
Romuald, le chef-adjoint de la matinale, l’accueille et le présente au reste de l’équipe dont Pénélope et Christian, les présentateurs. Il y a aussi Xavier, le monsieur météo et Arlette, la cheffe d’édition. Il retrouve ensuite les « deskeurs » chargés de monter les reportages. Il est tout de suite dans le bain avec une première mission. En discutant avec ses voisins, il mesure que c’est un travail difficile et, en même temps, un tremplin possible pour une carrière. Ce qui est compliqué également, c’est de travailler au milieu de tout le monde.
A l’école de journalisme : le temps de la formation
Un flash back permet de retrouver Guillaume lors de sa formation. On lui enseigne à être compréhensible, à s’adresser à la téléspectatrice type. C’est là qu’il a appris les 5W ou encore la structuration autour d’une accroche, un développement et une chute. Dès la deuxième année, la promotion s’est divisée en petits groupes de spécialisation : presse écrite, web, radio… Chacun a ensuite rejoint un média pour une première expérience.
Albert Londres, une figure tutélaire
C’est le grand reporter par excellence : il a enquêté sur le bagne de l’ile du Diable ou sur le tour de France. On lui doit la célèbre formule : « notre rôle n’est pas d’être pour ou contre, il est de porter la plume dans la plaie ». On le retrouve tout au long de l’ouvrage, un peu comme un rappel de conscience morale et de guide tutélaire.
La vie de la rédaction
Petit à petit, la rédaction s’anime. Guillaume finit sa première journée à 9 heures. Il se dépêche de rentrer chez lui pour assister à la première diffusion de son montage de reportage.
Cédric, le coloc
Ils se sont rencontrés au lycée et se sont tout de suite bien entendus. Ils racontent leur évolution avec un qui vivait à Lille et un à Paris.
Le quotidien
Petit à petit, la fatigue s’installe. Romuald lui reproche d’être un peu lent. On découvre un peu plus son quotidien et les différentes étapes de son travail. Il commence à s’interroger sur ce qu’il fait. Il revoit ses copains d’école et on découvre le parcours que chacun a suivi. Quelles que soient leurs expériences, tous sont finalement critiques sur ce qu’ils font. Guillaume prend son courage à deux mains et entreprend Christian, le célèbre présentateur, pour lui demander de faire du terrain. Cependant, il n’arrive pas à en placer une. Une opportunité se présente pour un reportage à l’Assemblée nationale et le hasard fait qu’il se retrouve avec un pilier de la chaine, Gérald Picard, une légende du journalisme.
L’apprentissage suite
C’est peu dire qu’il y a un fossé entre Guillaume et Gérald. Ce dernier le compare à « un jeune garçon de ferme, envoyé traire la vache sacrée de l’audience ». Le jeune Guillaume découvre alors la Salle des Quatre colonnes et son petit jeu médiatique. La déception est grande car il n’est en réalité qu’un porte-micro. Cependant, tout change le 13 novembre 2015. Toute la rédaction est mobilisée et Guillaume se retrouve à l’antenne sur place. Il enchaine alors les directs sur plusieurs jours.
Trois ans plus tard
On retrouve Guillaume dans un village de Lorraine. Il assure des directs à propos d’une affaire en cours. En trois ans, il est devenu reporter à plein temps. Il est devenu connu. Il est spécialiste de rien… et capable de parler de tout. Il est une célébrité parmi ses proches, même s’il la joue faussement modeste. Il travaille avec Gérald qui abuse de plus en plus de l’alcool. Guillaume n’a finalement aucune personnalité et son seul plaisir est d’occuper au maximum l’écran. Gérald se lâche parfois sur la pseudo célébrité de Guillaume, notamment en lien avec les réseaux sociaux. Gérald lui raconte son histoire et les risques qu’il prenait.
Guillaume, Cédric : deux itinéraires
Depuis deux ans, Guillaume ne vit plus en colocation avec Cédric. La vie et leurs choix les ont peu à peu éloignés l’un de l’autre. Un choix d’ouverture de journal fait par Nadia fait réaliser à Guillaume qu’il se trompe peut-être lui-même sur son métier. Entre ce qu’elle dit et ce qu’elle met en place, il y a un véritable gouffre. Le rythme effrené fait qu’un jour il confond cathéter et cathénaire. Cette bourde l’éloigne des plateaux. En discutant avec d’anciens de sa promotion, il s’aperçoit que plusieurs ont décroché. Il y en a aussi qui sont devenus des star du journalisme en France. Ils ne jurent que par les réseaux et l’immédiateté.
Gilets jaunes
Guillaume réalise des directs lors des premiers jours du mouvement. Il ressent de plus en plus d’hostilité à son égard. Il tombe alors sur Cédric qui manifeste : le lien est clairement rompu entre eux. Il plaide alors auprès de sa direction pour d’autres angles sur le mouvement, mais personne ne veut risquer d’aller où les autres médias ne sont pas. Il retourne à d’autres reportages mais la motivation n’y est clairement plus. Dans sa famille, il est traité de « journalopes ». Il retourne ensuite auprès des manifestants. Chacun lui raconte sa galère et le pourquoi de son engagement.
Trois mois plus tard, il part comme correspondant à l’étranger, au Canada. Cette bande dessinée retrace donc le quotidien d’un nouveau journaliste sans rien cacher de ses hésitations et, d’une certaine façon, de la façon de produire de l’information.