Compte-rendu proposé par François Arnal
Quels sont les fondements actuels de la puissance internationale ? A partir de là, quels sont les atouts et les faiblesses de la France ?
Où il est question d’une France qui tient son rang ou qui perd son rang.
Une analyse de l’héritage De Gaulle Mitterrand : une France toujours active et présente dans le monde, indépendante grâce à sa puissance nucléaire, et qui compte sur le poids de l’histoire et son génie propre pour jouer un rôle original dans les affaires mondiales.
La mondialisation a entraîné la perte du pouvoir autonome de décision qui caractérisait la France. La France évoque son prestige car elle sait qu’elle n’a plus de puissance, s’accrocherait elle désepéremment à un passé révolu ?
l’auteur souligne que le débat sur le déclin ne date pas d’aujourd’hui (650 ans ! ). la France a finalement connu dans l’histoire deux périodes de véritable domination (Louis XIV et Napoléon ), vécue par les autres comme une agression cela a donné lieu à des coalitions contre le France.CHAPITRE 2 . Qu’est-ce que la puissance ?
Cette question est traitée sous l’angle des relations internationales (capacité à l’emporter en cas de conflit et de surmonter les obstacles, capacité d’un acteur d’influencer le comportement des autres). Sont ensuite analysés les moyens pour y parvenir et les critères qui se dégagent.
Puissance militaire – démographie ! deux critères aujourd’hui dépassés par la puissance économique qui se décline en ressources naturelles, maîtrise technologique et surtout maîtrise du savoir et de l’information.
S’y rajoutent des critères plus subtils comme la cohésion sociale et nationale, le droit (supériorité des anglo saxons), la diffusion de l’information et des images (CNN, Hollywood…).
On passe ainsi d’un « hard power » à un « soft power »; L’image que l’on se fait d’un pays est aujourd’hui cruciale. C’est dans l’interdépendance de tous ces facteurs que se structure la puissance d’un Etat aujourd’hui.
CHAPITRE 3. Un monde multilatéral
Cette révolution des critères de la puissance entraine une montée des interdépendances et la fin du jeu bilatéral. La mondialisation entraine la multilatéralisation, des relations internationales plus complexes . plus personne ne peut avoir raison tout seul. Il faut une capacité fédératrice que la France a trouvé dans l’UE.
La France négocie sur plusieurs registres (UE, Conseil de Sécurité, G7, relations bilatérales ex franco allemandes…). Même les Etats Unis superpuissance ne peuvent agir seuls (les reculades irakiennes le prouvent).
Suit une analyse de la France au sein de l’ONU.
CHAPITRE 4. La France une simple puissance moyenne ?
Une présentation historique souligne les différentes hégémonies mondiales, puis l’opposition bilatérale après 1945
Aujourd’hui la situation n’est ni bilatérale (fin de la Guerre Froide) ni multipolaire. alors comment qualifier la puissance Française ? imprécision du terme « moyen » qui revient souvent. Sur 190 états dans le monde si la France était une puissance moyenne elle serait au 85ème rang ! si l’on met à part les Etats Unis seule superpuissance mondiale, une dizaine d’Etats seulement peuvent exercer un réelle influence sur le cours des affaires mondiales. Mais aucun d’entre eux ne réunit tous les attributs de la puissance. Si l’on examine le cas de la Russie, Chine, Inde, Italie, Japon, R Uni, Allemagne, Brésil, Afrique du Sud et enfin la France, cette dernière, est une des rares qui puisse jouer sur tous les critères. Elle est donc comme le dit H. Védrine « une puissance d’influence mondiale ».
La France a-t-elle alors les moyens de ses ambitions ? Suivent un certain nombre de critères concernant le Rang de la France dans le monde.
Ce chapitre se conclut enfin par l’idée que la France peut avoir une action décisive sur de nombreux dossiers.
CHAPITRE 5. La relation franco-américaine
Cette partie dresse la comparaison de la France avec celui qui référence en la matière : les Etats Unis.
Relations houleuses, puisque ces deux pays se veulent porteurs de message à destination du monde, mais relations pragmatiques puisque l’intérêt des Etats Unis est de pouvoir compter sur une Europe forte qui assure une gestion la moins chaotique du monde .
CHAPITRE 6. La France et l’Europe
Pascal Boniface débat sur l’intérêt de la construction européenne pour la France, l’accélération, le ralentissement et le déplacement du centre de gravité de L’UE qui ne profite pas à la France.
La France a fait le choix de l’Europe comme relais de sa puissance (« La France est notre patrie, l’Europe, notre avenir » : Mitterrand).
l’Europe est à la fois un rempart et un tremplin, la France en sera l’un des pays les plus influents.
Quant à la perte de l’identité française à cause de l’Europe, l’auteur répond par le fait que c’est l’évolution actuelle des technologies qui est l’objet d’une perte éventuelle d’identité. De la coopération avec l’Europe sortira cette maîtrise technologique et stratégique nécessaire à la construction d’une polyidentité où la multitude d’appartenances n’est pas contradictoire mais complémentaire.
CHAPITRE 7. Vers un monde multipolaire.
La France se considère comme la patrie des droits de l’homme mais elle n’a pas le monopole de ces valeurs. Le maintien de sa puissance et de ses intérêts dans le monde lui fait faire certaines entorses (Chine , Afrique).
Il lui faut trouver d’autres rôle moteurs (aide au développement), jouer sur sa position géographique et son héritage (relations avec le Maghreb ou les pays arabes).
CHAPITRE 8. Le désir de puissance: à consommer avec modération
La quête de puissance peut conduire à l’épuisement (URSS). Deux écueils sont à éviter pour la France : abandonner toute ambition, parler sans fin de destin de la France et irriter les autres.
La critique de la francophonie suit (le succès de la francophonie ne passe pas par un repli sur soi, une nouvelle hégémonie , mais comme un droit à la différence, une ouverture sur les autres, une tolérance) .
CONCLUSION.
L’auteur conclut sur la victoire de la France au Mondial 98 et sur l’image de notre pays véhiculée par cet évènement planétaire. La France n’est donc pas une non puissance, c’est une puisssance au sens plein du terme. La France ne peut être au premier rang que grâce au multiplicateur européen, se lamenter sur le déclin de notre pays est intellectuellemnt faux et politiquement dangereux.
Pour compléter sur la notion de puissance, la conférence de l’Inspecteur Général, G. Dorel (IREGH, Lyon, 26-11-98).En particulier, le concept de « soft power » parait assez pertinent pour les EU, mais plus difficile à appliquer pour d’autres puissances moyennes telle la France. Compte rendu de cette conférence prise en note par Michèle Lagorce sur le serveur académique de Lyon.
Décembre 1998.