Un beau livre….
L’organisation est donc la suivante : une approche par zone, puis une double page élégante qui ouvre la « région » avec un montage de photos. Ensuite, la ville est traitée en deux ou quatre pages avec un petit texte d’appui. Le format du livre permet donc de profiter de photos assez grandes. Dans l’introduction, l’auteur cite Vauban mais aussi Maginot. Sébastien Leprestre, marquis de Vauban, est en tout cas le personnage que l’on rencontre le plus. Il est annoncé qu’on va faire un passage en revue de l’histoire de France et de moments « souvent douloureux » donc. En effet, qui dit forteresses dit souvent guerres. Chaque petit texte sur l’endroit raconte son histoire jusqu’à aujourd’hui.
Un texte concis et des choix contestables
On retrouve très souvent Vauban au fil des pages, mais en même temps quelques manques spectaculaires sont à noter parmi ses réalisations : rien sur Besançon alors que l’auteur évoque le classement Unesco à propos d’une autre ville du réseau à savoir Blaye. Mont-Louis est abordé, mais il n’est pas dit que le site fait partie du réseau Vauban reconnu par l’Unesco.
Est-ce une volonté d’être original ? En tout cas rien n’est dit clairement sur cette absence. Quelques photographies m’ont paru un peu vieillottes : celles par exemple d’Avignon de la page 80 ou celle de la page 117 sur Nogent-le-Rotrou. Le texte court se limite à l’essentiel et souvent, reconnaissons-le, à ce qui est bien connu comme avec Aigues Mortes et le départ à la croisade de Louis IX. On rencontre aussi la forteresse de Montségur à propos de l’épisode du catharisme.
Quelques coups de cœur au fil des pages
On pourra néanmoins découvrir parfois quelques réalisations étonnantes. Parmi elles, le cas de Lille avec son incroyable système d’inondation possible pour déjouer les attaques ennemies. Le château d’Angers apparaît également exceptionnel : un mur d’enceinte de 660 mètres de long pour 3 mètres d’épaisseur. On trouve aussi le château de Fougères qui rassemble 400 ans d’architecture médiévale. C’est en tout cas un lieu qui a fait de gros efforts pour se rendre lisible au public et attractif. Il y a aussi Saint Malo avec le bombardement de 1944 ou dans un tout autre genre Gordes dans le Lubéron. Il est classé parmi les plus beaux villages de France. Personnellement, j’ai découvert le cas de Richelieu (page 125). C’est l’exemple unique d’une ville « artificiellement conçue et édifiée par la volonté d’un seul homme ». Quant à Givet (page 141), cette ville s’étale sur les deux rives de la Meuse.
Au total, il s’agit avant tout d’un album qui se veut agréable à feuilleter. On apprendra peut-être quelques renseignements, çà et là, sur les châteaux ou forteresses de France. Le côté mini monographies de l’ensemble ne permet pourtant pas d’aller beaucoup plus loin dans la découverte de ces lieux.
© Clionautes