A première vue, un livre qui ne s’adresse pas précisément au professeur de géographie, et pourtant cet ouvrage propose un éclairage sur les projets de développement qui peut-être utile à toute étude de cas par exemple en classe de seconde dans le cadre de l’étude des « Sociétés et développement durable ».
Il sera aussi indispensable aux enseignants engagés au sein de leur établissement à un projet d’éducation au développement durable et à la solidarité internationale. Plus largement la réflexion sur le « projet », son cycle de vie (p.37), sa gouvernance pourra être utile aux projets d’établissement E3D par exemple et même à la conception et à la réalisation d’un projet de classe.

Le premier chapitre aborde les principales notions en gestion de projet. Les auteurs insistent la nécessaire contextualisation du projet de développement ou d’action humanitaire à la fois au plan économique, culturel (rapport au temps, religion, lois) et sécuritaire tant pour les populations visées que pour les intervenants locaux ou non. Le géographe retiendra les emboitements d’échelles dans toute dynamique de développement local en situation de crise ou non. Un focus est proposé sur la gouvernance de projet.

Il est ensuite question de la conception même du projet (ch. 2) : problématiques du développement, cadre de la participation des parties prenantes et modes de gestion.
Les auteurs insistent sur le temps nécessaire au diagnostic initial : évaluation des besoins, capacités opérationnelles des partenaires, analyse de l’environnement. Si la méthode COMPAS, décrite p. 56 et suivantes, est destinée aux acteurs humanitaires on peut tout à fait imaginer l’appliquer à la définition d’un projet éducatif, visant à améliorer les résultats des élèves dans un établissement scolaire.
En géographie, le tableau de la page 75 peut aussi permettre l’introduction d’une étude de cas par exemple sur l’étude d’impact d’une pollution et conduire à une réflexion prospective sur les solutions à envisager avec la prise en compte des différents groupes : une approche de la complexité et une introduction à l’analyse systémique.

Le projet à partir du troisième chapitre entre dans la phase d’exécution. La planification est fondamentale : définition des différentes étapes et tâches, leur positionnement dans le temps et les interactions entre les différents éléments du projet, l’affectation des hommes et des moyens financiers aux diverses tâches.
La réflexion sur cette planification permet la mise au point de documents opérationnels comme la fiche d’activité.

Le démarrage du projet impose pour sa réussite la cohésion de l’équipe des personnes engagées, l’émergence d’un sentiment d’appartenance. L’essentiel du chapitre 4 est consacré à l’équipe projet : sa constitution, son suivi, la répartition des tâches, la gestion des conflits.

Un dernier chapitre fondamental, pourtant aborder de façon rapide, porte sur l’évaluation. Les auteurs différencient le suivi, longuement expliqué en amont, et l’évaluation qui va permettre au-delà du projet une appréciation de sa durabilité et informer les acteurs sur les points à améliorer. On notera avec intérêt le distinguo entre évaluation des résultats et évaluation du processus.