Une linguiste, Henriette Walter associée Pierre Avenas, un ingénieur passionné de sciences naturelles et d’étymologie proposent un voyage au pays des arbres du noisetier au séquoia .

Cet ouvrage à feuilleter est une occasion de découvrir ou redécouvrir des arbres connus ou exotiques. Un voyage au pays des arbres à déguster par petites touches.


Dès le préambule les auteurs rappellent la place des arbres dans la mythologie et précisent leur projet ; décrire les arbres en France mais pas seulement, l’étymologie du nom, des anecdotes éventuellement historiques. C’est dans l’histoire qu’ils puisent leurs sources essentiellement Pline l’ancien et Linné, auteur de la classification des espèces botaniques, sans oublier une autre auteur antique Théophraste (ou Tyryamos , 371-335 av. J.C.), successeur d’Aristote à la direction du lycée d’Athènes et auteur d’un grand traité de botanique Recherches sur les plantes.Après une introduction consacrée à l’étymologie du mot arbre et quelques informations générales sur les mots associés en français ou grâce à l’apport d’autres langues comme l’explication de la bôme, terme de voile à rapprocher du mot allemand baum (p.24).
L’ouvrage est organisé en chapitre autour d’un ordre botanique et d’un arbre emblématique.
L’étymologie est donnée avec les références (Pline, Théophraste ou autre) et les dérivés dans le langage courant mais aussi les toponymes et les patronymes dont beaucoup sont en effet liés à la végétation. Des informations renvoient aux paysages, aux usages de l’arbre ou de ses fruits dans les pays d’Europe mais l’ouvrage aborde également de nombreux arbres tropicaux.

Le premier chapitre est consacré aux conifères du sapin au cèdre, du pin parasol à l’arolle, de l’épinette canadienne au séquoia.
C’est ensuite au tour d’arbres venus du fond des âges autour du ginkgo. Les botanistes regretteront de trouver dans ce livre des végétaux qui ne sont pas des arbres tel le bananier.
Un chapitre est consacré aux pourvoyeurs d’aromates : laurier, sassafras, Ilang-ilang et autre corossolier, une incitation sous les tropiques. Les faux palmiers autour du Yucca précèdent les vrais autour des dattiers.
La localisation des arbres des villes est variée. Le platane est bien connu, les saules aux nombreuses applications : acide salicylique, vitamines de l’acérola ou gomme de l’hévéa.
Le chapitre 8 est celui des arbres à gousses de la grande famille des fabacées capable de capter l’azote de l’air comme l’acacia, le néré ou le mimosa.
Les rosacées occupent deux chapitres, les fruitiers par excellence autour du pommier mais aussi le figuier ou l’arbre à pain.
Les arbres emblématiques de nos forêts aux usages passés et présents, chênes et châtaigner se déploient au chapitre suivant. Les fournisseurs de bois et de noix qui ont donné de nombreux toponymes occupent le chapitre 12. Avec les eucalyptus on retrouve une végétation exotique.
Les tisanes évoquées au chapitre 14 associent le tilleul au baobab, le cacaoyer au fromager.
Les divers agrumes font une grande place au citronnier quand l’antiquité ne connaît que le cédrat.
Parti d’Europe avec l’érable la famille des « sapindales », le lecteur va du manguier au lichi, de l’anacardier (noix de cajou) à l’okoumé, on notera le rôle du pistachier dans l’histoire de la botanique.
La famille des « gentianales » est une pourvoyeuse de remontants ou de bois précieux : caféier, quinquina longtemps utilisé contre la malaria, arganier ou karité pour la beauté, santal, ébénier ou sapotillier qui, par son latex, est à l’origine du chewing-gum.
C’est ensuite le tour des arbres à huile ou à bois dur : olivier, frêne, ipé dont est fait le parvis de la BNF ou teck.

Epilogue : après le classement botanique les auteurs proposent un classement étymologique (origine latine ou gréco-letine, gauloise). Deux cartes localisent les noms originaires du nouveau monde, d’Afrique et d’Asie.

Des annexes complètent l’ouvrage dont les éléments de la classification actuelle à partir des publications de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader et un lexique botanique.