Ce grand et beau livre est la traduction de The World Atlas of trees ant forestsEdité par Princeton University Press en octobre 2022.
Les forêts représentent environ le tiers de la surface des continents. Elles sont très diverses et largement menacées tant par la déforestation que par le changement climatique alors qu’elles sont un puits de carbone.
Sans doute plus destiné aux enseignants de SVT, il rappellera le temps où était enseignée la géographie physique.
Les arbres qui cachent la forêt
Ce premier chapitre part de l’unité de base et en propose une description biologique. Leur biodiversité : taille, climat, est grande et les recherches récentes sur le génome ont montré des parentés avec des espèces végétales non-ligneuses. Grâce aux fossiles, on peut reconstituer l’histoire géologique des arbres. L’histoire de leur évolution s’intéresse à la construction des grands arbres, qui se comprend par l’étude des conditions de transport de l’eau du sol à la cimeCarte des hauteurs de la canopée mondiale p. 34-35.
Échelle des écosystèmes forestiers
Changement d’échelle, dans ce second chapitre l’étude porte sur la forêt. Qu’est-ce qu’une forêt pour le promeneur, pour le législateur, pour le forestier ? A noter, la définition du concept d’écosystème est complétée d’un schéma très lisible du réseau trophique de la forêt boréale.
Ce chapitre permet de montrer que tout écosystème forestier passe par différentes phases d’adaptation au milieu. En forêt, rien n’est immuable. Il ne faut pas oublier les réseaux d’échanges souterrains désormais bien connus.
Une mosaïque dynamique
La forêt est soumise à des perturbations naturelles (tempêtes, foudre) ou humaines. Elle est alors constituée de parcelles qui ont leur propre dynamisme en réponse aux perturbations : l’adaptation à des conditions nouvelles comme la régénération après la chute d’un arbre créant une niche écologique ou la résistance quand des graines survivent à un feu de forêt.
Ces changements sont parfois difficiles à percevoir car le temps de la forêt n’est pas celui des hommes. Un paragraphe est consacré aux forêts anciennes.
La description des cycles élémentaires : air/eau, matière organique, constitution des sols forestiers, intéressera surtout les naturalistes. On y trouve notamment l’exemple du recyclage du calcaire dans une forêt de sapins de DouglasSchéma p. 69.
Cartographier les forêts du monde
D’abord un peu d’histoire à la recherche des premières cartes de végétation avant l’œuvre novatrice de Humboldt qui mit en évidence l’étagement en altitude . La cartographie actuelle s’appuie sur les SIG. A noter la carte détaillée de la végétation d’Afriquep. 81 qui introduit la réflexion sur les différentes cartes : carte de vie de HoldridgeSchéma p. 85 qui associe climat et formations et fonctions végétales ; carte de végétation du biogéographe GaussenCarte de Perpignan élaborée en 1948 qui traduit les conditions climatiques.
La forêt est donc un outil d’analyse du changement climatique local ou global.
Évolution des forêts au fil des millénaires
Après un point sur la dendrochronologie, sont abordés des exemples de migrations d’essences de bois depuis la dernière glaciation et les effets de l’expansion de l’agriculture néolithique. L’ étude d’un cas spécifique en Nouvelle-Zélande dépayse le lecteur.
Changement climatique et forêts
Ce chapitre est complètement dans l’actualité. Il permet un rapide rappel de ce qu’est le changement climatique et en quoi la modification des forêts est un facteur de ce changement. Les études visent à modéliser la végétation (avec des exemples) pour mieux anticiper le réchauffement ? Les processus émetteurs de CO2 comme les feux de forêt sont plus rapides que les processus qui permettent le stockage du carbone comme la reforestation.
Diversité des forêts du monde
L’est un tableau de cette grande variété en fonction du climat (températures et précipitations), de l’altitude : les biomes forestiersCarte p. 127 sont mis en valeur par de très belles photographies qui, associées à des textes concis, définissent les grands types de forêts : sclérophylles, orophiles, de montagne, de mangrove…
Forêts tropicales humides
Ce chapitre est consacré à ce poumon vert de la planète : Amazonie d’abord, Afrique centrale et Asie du Sud-Est ensuite. On y découvre la vie au sommet de la canopée, les formes originales de pollinisation et les associations partenaires ou parasites. L’exploitation forestière et la déforestation engendrent une fragmentation des espaces forestiers.
Forêt boréale ou Taïga
On l’oublie souvent, la taïga couvre de très vastes territoires : 17 millions de Km2 soit 11,5 % des surfaces terrestres. Ce chapitre permet d’évoquer le pergélisol, les perturbations et notamment les feux de forêt en Sibérie et les conséquences liées au changement climatique.
Savanes et forêts sèches
Ces espaces, où l’arbre est rare, sont étudiées car elles abritent une association de plantes ligneuses et herbacées. Le fonctionnement de l’écosystème de la savane est synthétisé dans un schéma très parlant.
Sont montrés le rôle des herbivores et la gestion par le feu pratiquée par les aborigènes australiens.
Le schéma des incidences des humainsQui est le même que celui des interaction – ci-contre) sur les savanes met en lumière les évolutions anciennes et actuelles.
Forêts tempérées
Par leur nature, leur répartition, ces forêts sont marquées par l’alternance des quatre saisons, illustrée par une forêt canadienne à l’étonnante polychromie
Ce chapitre montre la diversité des essences des forêts tempérées. Il introduit une réflexion sur la sylviculture durable.
L’Avenir – Voir la forêt d’un œil nouveau
Longtemps, la forêt a été vue comme une ressource. Aujourd’hui la déforestation, renseignée grâce aux satellitesDonnées Landsat , carte p. 222-223. On peut retrouver ces données sur le site de Global Forest Watch ! est étudiée car perçue comme une menace.
En annexe un utile glossaire et une bibliographie en langue anglaise.
Découvrir un extrait sur le site de l’éditeur